samedi 25 mai 2024

Guêpier pour trois abeilles

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The Honey Pot (Guêpier pour trois abeilles) 

de Joseph L. Mankiewicz (1966)

Le richissime Cecil Fox se fait donner une représentation privée de Volpone de Ben Johnson à la Fenice de Venise. Interrompant cette représentation au début du 5ème acte, il regagne son palais.

Le lendemain matin, il reçoit la visite d’un certain Mc Fly qu’il a engagé comme secrétaire. Il lui dévoie alors ses intentions : comme Volpone, il va se faire passer pour mort et faire venir les trois femmes qui lui doivent leurs fortunes. Ces trois femmes sont Merle Mc Gill, une star de cinéma, Dominique, une princesse française, et la volcanique Mrs Sheridan.

Cette dernière refroidit tout le monde en déclarant dés son arrivée qu’elle ne peut être que la seule héritière puisqu’elle est toujours l’épouse de Fox.

La nuit suivante Mrs Sheridan est assassinée.

Après le catastrophique tournage de Cléopâtre, Mankiewicz déclara à un journaliste qui lui demandait quel genre de film il comptait tourner après : « Un film de cinq minutes avec deux personnages dans une cabine téléphonique ».

Ce film, il ne le tournera que quelques années plus tard et ce sera son dernier opus, Sleuth (Le Limier), un chef d’œuvre à deux personnages, même s’il ne se passe pas dans une cabine téléphonique et dure un peu plus de cinq minutes.

Derrière toutes les pirouettes, les boutades, les plaisanteries que Mankiewicz a pu faire autour des aléas de tournage de Cléopâtre, perce une réelle blessure. Au fond, Mankiewicz ne se remettra jamais vraiment de ce tournage. Et son cynisme habituel se transformera en amertume.

Il lui faudra trois ans pour tourner de nouveau. Et pendant ces trois ans, il élaborera un scénario qui sera rejeté puis adopté, mais émasculé par les producteurs. La scène finale avec la voix off de Fox donne une vague idée de ce qui aurait pu être l’un des plus beaux Mankiewicz (« Le meilleur script que j’ai écrit de toute ma vie »).

Mais le film, en l’état, n’a vraiment rien de déshonorant. Les dialogues ont la truculence et tout l’esprit de All About Eve et de Chaînes conjugales, la caméra retrouve l’élégance de Mrs Muir et des meilleurs moments de Cléopâtre et le scénario est un condensé d’intelligence mankiewiczienne, servi admirablement par Rex Harrison, Cliff Robertson, Susan Hayward, Capucine, Eddie Adams et Maggie Smith.

Ce chef d’œuvre défiguré devrait, s’il y avait une justice, faire pâlir un certain nombre de niaiseries prétentieuses qui tiennent le haut du pavé sous prétexte que les veaux s’y ruent en troupeau.

lundi 20 mai 2024

The Strange Ones

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The Strange Ones (2017) de Christopher Radcliff et Lauren Wolkestein

Sam et Nick traversent le pays à bord de leur voiture.

Sam est un gamin de 10 à 12 ans alors que Nick est un jeune homme. Ceux qui les voient supposent qu’ils sont deux frères.

Ils fuient visiblement la société des autres et finissent par décider d’aller camper en forêt.

Ça aurait pu être bien !

Ce jeune adulte et ce garçon sont-ils frères (le jeune homme est trop jeune et le garçon trop vieux pour qu’ils soient père et fils) ? Sinon que sont-ils ?

Mais comme il ne se passe rien pour résoudre cette énigme, on se laisse porter en se demandant où tout cela va nous mener.

Et visiblement, les réalisateurs-scénaristes n’en savent rien non plus.

Alors tout ce qui nous reste, ce sont de très belles images de sous-bois, puisque la dernière partie du film se passe en forêt et c’est là qu’on aura les réponses aux questions qu’on ne se pose plus depuis une heure.

En plus des belles images, il y a la qualité du casting avec Alex Pettyfer et surtout James Freedson-Jackson le stupéfiant jeune Sam.