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Ceux qui travaillent (2018) d’Antoine Russbach
Frank est cadre supérieur dans une compagnie de fret maritime. Parti de rien, il a gravi les échelons et a su se battre dans un milieu sans pitié où la concurrence peut être très nocive.
Mais dans un de ses transports qui vient d’Afrique, on lui apprend que l’équipage a trouvé un « clandestin » sur le bateau, un Nigérien qui semble être malade. Le cargo risque dons la quarantaine.
Frank ordonne à l’équipage de larguer le clandestin par-dessus bord.
Mais toute la boîte est au courant et Frank est licencié.
Frank répète plusieurs fois : « La seule chose que je sache faire, c’est travailler ! » C’est faux !
La seule chose qu’il sache faire, c’est gagner du pognon. Et ce pognon lui sert à avoir une belle maison qu’on atteint après avoir franchi une sorte de labyrinthe et de quoi entretenir une famille de cloportes : deux pétasses tendance cagoles, un connard de bidasse bas de plafond et un petit branleur-chanteur raté sans oublier la génitrice de cette famille dégénérée qui semble ne même pas le voir. Seule la plus jeune de ses filles, âgée de 12 ans, semble encore « calculer » son père.
Quant à lui, il n’attire guère la sympathie ne serait-ce que parce que son obsession semble n’être que de gâter, dans tous les sens du terme, cette bande de bons à rien, fut-ce au prix d’une vie dont il se fout complètement, celle d’un pauvre migrant.
Lorsque Frank raconte l’anecdote du jambon se rapportant à son enfance de petit paysan pauvre, la famille, débile et répugnante, n’en a rien à foutre et, comme le spectateur ne comprend vraiment pas pourquoi, le sachant, il la raconte quand même, il s’en fout également.
Tout ça eut pu être très bien si Antoine Russbach n’avait voulu ratisser aussi large en chargeant la mule, au besoin ; lorsque son ignoble fils lui déclare (sans qu’il réagisse, d’ailleurs) : « On se fout de ce que tu as fait : tout ce qu’on veut, c’est ne pas changer notre mode de vie ! », outre l’épaisseur du trait, on se dit que c’est cette petite raclure qu’on balancerait volontiers à la baille !
« Qui trop embrasse mal étreint » dit la sagesse des nations. Le réalisateur a voulu tout montrer et il n’a fait qu’ébaucher.
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