samedi 13 avril 2024

Chair de poule

 


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Chair de poule (1963) de Julien Duvivier


David Boisset est recherché par la police à la suite d’un braquage qui a mal tourné. Il trouve refuge en Haute Provence chez Thomas, un brave garagiste qui tient une station complètement isolée avec sa deuxième femme, Maria.

 

Maria prend David en grippe, mais lorsqu’elle apprend qu’il est spécialiste des coffres-forts, elle l’oblige à vider le coffre de Thomas. Mais Thomas revient inopinément.

Bien sûr, on pense tout de suite au Facteur sonne toujours deux fois et tout le monde parle de Chair de poule (le roman de James Hadley-Chase) comme d’un plagiat du livre de Cain.

Tout compte fait, on se demande si ce « tout le monde »-là a lu le roman de Cain ou vu le film de Duvivier jusqu’au bout. Car ce n’est guère que l’amorce de l’intrigue qu’on peut comparer au Facteur…, peut-être l’ambiance et le personnage de Thomas (Nick dans Le Facteur…).

Et si le personnage de Daniel n’est pas sans rappeler Frank, Maria (la « poule » du titre à double sens), garce amorale et putain sans scrupule, n’a pas grand-chose à voir avec Cora, belle-fille sensuelle mal mariée, victime des circonstances et d’une vie injuste.

Quant au personnage de Pierre, il n’apporte rien à l’histoire (de Chair de poule, puisque le personnage n’existe pas dans Le Facteur…).

Les quatre versions cinématographiques du Facteur racontaient un drame de la fatalité.  Chair de poule est simplement un film noir, de ceux qui convenaient si bien à Duvivier.

Inexorable


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Inexorable (2021 de Fabrice Du Welz

« À la mort de son père, éditeur célèbre, Jeanne Drahi emménage dans la demeure familiale en compagnie de son mari, Marcel Bellmer, écrivain à succès, et de leur fille. Mais une étrange jeune fille, Gloria, va s’immiscer dans la vie de la famille et bouleverser l’ordre des choses... » AlloCiné

Qu’est-ce qui conditionne l’intérêt d’un film ?

Ici, il y a un bon sujet, une atmosphère plutôt bien rendue et deux très bons comédiens Benoît Poelvoorde et Mélanie Doutey.

Le troisième (Alba Gaia Bellugi) est catastrophique, mais elle n’explique pas à elle seule à expliquer le ratage de ce film sans le moindre intérêt.

mardi 9 avril 2024

Quelque part dans la nuit

 


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Somewhere in the Night (Quelque part dans la nuit)

de Joseph L. Mankiewicz (1946)

George Taylor est démobilisé après avoir été blessé et avoir passé quelques mois à l’hôpital. Il est totalement amnésique et aurait oublié jusqu’à son nom si ce nom ne figurait dans son portefeuille. Dans ce portefeuille, il a trouvé une lettre de femme, une lettre de griefs et de rupture.

Dans ses effets personnels que lui a remis l’armée, il y a un ticket de consigne qui le mène à une serviette contenant une lettre signée de son « copain » Larry Cravat.

Il se met à la recherche du copain en question. Au cours de ses recherches, il fait la connaissance de Christy qui chante au bar « Le Caveau » ainsi que celle de Mel Philipps, patron du Caveau, qui vont l’aider. Par Philipps, il rencontre l’inspecteur Kendall qui lui explique que Cravat a volé deux millions de dollars, ce qui explique que George ne soit pas le seul à le chercher.

En 1946, Mankiewicz, ex-scénariste et ex-producteur à la M.G.M., se lance, pour la Fox, dans la réalisation avec Dragonwick (Le Château du dragon), un conte gothique qui porte indéniablement la marque, au moins en ce qui concerne l’atmosphère, de son réalisateur. La même année, il réalise ce Somewhere in the Night selon les codes en vigueur des « polars de série B ».

Le thème le plus courant dans le polar, c’est le fameux « Whodunit ? », « Qui l’a fait ? » et ce dans des styles souvent opposés qui vont d’Hammet ou Chandler à Agatha Christie, sans parler d’Hitchcock qui y substituera « Comment l’a-t-il fait ? » avec succès.

Le thème de toute l’œuvre de Mankiewicz, c’est « Qui est-il/elle ? » et ses films sont (presque) tous les puzzles d’un portrait : Nicholas Van Ryn, George Appley, Noah Praetorius, Diello, Maria Vargas, César, Cléopâtre, Marc-Antoine, Cecil Fox, Andrew Wyke, Milo Tindle… Dans ses œuvres les plus fortes, ce portrait peut-être celui d’un absent (Addie Ross dans Chaînes conjugales ou Sebastien Venable dans Soudain l’été dernier), d’un fantôme (le capitaine Daniel Gregg dans L’Aventure de madame Muir) ou d’un personnage raconté par les autres (Eve Harrington dans All About Eve).

Pour sa deuxième réalisation, Mankiewicz va mélanger le thème du polar et celui du portrait. Réalisateur spirituel, sophistiqué et cynique, il se heurte aux lois du genre, même si Somewhere in the Night est parfaitement réussi au niveau esthétique. Le portrait puzzle est double ici : c’est celui de Larry Cravat (« l’absent ») et de George Taylor (« le héros »). Le premier est très certainement un salaud, le second un brave type. Mais tout est-il aussi simple ? La réponse est non puisque le salaud n’en est pas tout à fait un, alors que c’est le brave type qui n’existe même pas et qui sert de paravent à un autre (faux) brave type.

Mais Mankiewicz veut trop bien faire : son style habituel et l’élégance de dialogues trop brillants alourdissent une intrigue compliquée qui aurait, de toutes façons, gagné à plus de simplicité dans son exposition.

Mankiewicz est un très grand réalisateur (ce n’est certainement pas moi qui dirait le contraire), mais il n’est ni Hawks, ni Huston. Au cours de sa carrière, il réalisera d’autres films noirs : Escape en 1948, House of Strangers (La Maison des étrangers) en 1949 et No Way Out (La Porte s’ouvre) en 1950. Ce n’est pas pour rien que ce dernier film est sans doute le plus mauvais de sa filmographie. Et, à ce niveau, Somewhere in the Night est le plus réussi dans ce genre qui ne convenait guère au réalisateur de Chaînes conjugales et de All About Eve.

Ballroom Dancing

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Strictly Ballroom (Ballroom Dancing) de Baz Luhrmann (1992)


Dans le milieu de la danse de salon, Scott Hastings a toutes les chances d’être champion puisque sa mère dirige le cours de danse le plus lié aux concours.

À la suite d’un accrochage avec un autre couple pendant un concours, Scott quitte le carcan des figures imposées dans les concours de danse pour se mettre à improviser.

Sa mère, affolée, est donc persuadée qu’il ne pourra pas gagner la Pan Pacific, le grand prix du concours de danse, d’autant que la partenaire de Scott vient de le quitter.

Fran, une jeune Mexicaine que personne ne remarque jamais, lui propose d’être sa partenaire.

Quel gâchis ! Le film commence sur des chapeaux de roue : danses, costumes, musiques et éclairages ringards. Les couples valsent dans des positions ridicules. Puis, après « l’incident », la crise d’hystérie de la partenaire de Scott et son « sauvetage » grâce à un nouveau partenaire, la réalisation se maintient sur un ton de dérision parfaitement réjouissant (d’aucuns diraient « jubilatoire », mais passons !…).

Malheureusement, au bout d’un quart d’heure, la réalisation toujours brillante commence à prendre le scénario, donc le milieu qu’il dépeint, un peu trop au sérieux. Dés lors, la critique sociale devient un conte de fées fleur bleue et parfaitement ennuyeux.

Et malgré une séquence finale très brillante, on reste sur la faim qu’un film si brillamment commencé nous laisse.

samedi 6 avril 2024

Cha cha cha

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Cha cha cha
(2012) de Marco Risi

 Michelle Argento fait suivre son fils par Corso qui, en plus d’avoir été son amant, est détective privé.

A la sortie d’une boîte de nuit, l’adolescent en voiture est violemment percuté par un autre véhicule qui prend la fuite. Il meurt.

Tout le monde conclut à un accident, mais Corso qui était présent sait qu’il s’agit d’un meurtre.

Il commence à enquêter auprès de ses ex-collègues de la police qui ne lui veulent pas que du bien.

Les Italiens ont excellé dans pas mal de genre cinématographiques à différentes époques : le mélo, le péplum, la comédie, le film militant. Ils ont même inventé à leur usage unique un genre spécifique de film social, le néoréalisme.

Mais ils n’ont jamais été très bon dans le polar, le « giallo » comme on l’appelle outre-Alpes (les livres policiers en Italie ont toujours des couvertures jaunes).

Le même Marco Risi s’y était déjà essayé dans Fortapasc il y a quatre ans, sans beaucoup de succès. Mais le film dénonçait la mainmise de la Camorra sur la municipalité de Naples et la police napolitaine et ce côté politique le tirait un peu vers le haut.

Certes, il y a ici des notables véreux et un flic ripoux, mais il n’y a aucun rythme, la mise en scène est plate et les comédiens tous passablement mauvais, particulièrement la beauté slave qui incarne (très mal) Michelle et dont je préfère ne pas me rappeler le nom.

Don Juan (2022)

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Don Juan
(2022) de Serge Bozon

En 2022, Don Juan n’est plus l’homme qui séduit toutes les femmes, mais un homme obsédé par une seule femme : celle qui l’a abandonné… (AlloCiné)

Serge Bozon est le sinistre réalisateur catastrophique Tip-top et du très médiocre Madame Hyde.

Une fois de plus, j’aurais dû m’informer de la chose avant de m’aventurer pour voir ce truc abominable qui est le plus catastrophique des trois films.

Pour aggraver la chose (comme s’il en était besoin !), cette bouse « se transforme » en comédie musicale, ce qui a fait dire à un critique : « Quand ils chantent, c’est là que c’est le plus raté ! », alors qu’un autre critique, faisant référence à un film de Roger Vadim (également catastrophique[1]) sous-titré Si Don Juan était une femme, émettait l’idée que « celui-ci aurait pu s’intituler Si Don Juan était un con ! ».

Virginie Éfira réussit à être, comme d’habitude, superbe au milieu de ce cloaque.

Mais la catastrophe, c’est Tahar Rahim qui n’a jamais été bon et qui, ici, n’a jamais été aussi mauvais.

Au début du film, nous étions sept dans la salle ; quand je suis parti, une demi-heure avant la fin, ils n’étaient plus que cinq.



[1] Mais ils l’étaient tous et la question n’est pas là !