lundi 17 novembre 2025

Le Char et l’olivier, une autre histoire de la Palestine

 


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Le Char et l’olivier, une autre histoire de la Palestine (2019) de Roland Nurier

Fondée au 2ème siècle avant Jésus-Christ, la Palestine va connaître des siècles de domination ottomane.

Après la première guerre mondiale et le dépeçage de l’empire ottoman, la France et l’Angleterre se partagent les pays du Moyen-Orient.

Alors que les « Palestiniens » se sentent de plus en plus envahis par les Juifs sionistes venus du Mittel Europa pour fuir les pogroms, les Anglais gèrent le pays.

Après la deuxième guerre mondiale et la Shoah, l’Organisation des Nations Unies fonde l’État d’Israël sans vraiment se préoccuper du sort des Palestiniens.

 70 ans plus tard, la guerre dure toujours.

« Si j’étais un leader arabe, je ne signerais jamais un accord avec Israël » dit David Ben Gourion avant d’ajouter : « C’est normal nous avons pris leur pays… Pourquoi devrait-il accepter cela ? »

Depuis 1897, Theodor Herzl, journaliste et écrivain austro-hongrois, prône la création d’un état juif en réponse à tous les pogroms qui éclatent depuis plus de dix ans dans les pays de l’est européen et en Russie.

La Palestine, sous mandat britannique, verra débarquer un certain contingent de ces Juifs qui ont fui l’Europe.

Un autre contingent arrivera dans les années 30 pendant la montée du nazisme en Allemagne et dans les pays fascistes. Les Britanniques empêcheront, dès lors, les Juifs d’atteindre la Palestine.

Mais après la guerre et la découverte de la Shoah, l’Organisation des Nations Unies sera bien obligée d’avaliser la déclaration de la « Création de l’État d’Israël » de David Ben Gourion qui ne se fera jamais d’illusion sur la possibilité d’un accord avec les Palestiniens comme le souligne sa déclaration déjà cité.

On peut considérer (et c’est ce qui apparaît tout au long des déclarations des témoins qui défilent tout au long de ce passionnant documentaire) que la vraie problématique du « conflit israélo-palestinien », c’est, en toute simplicité, le remplacement d’un peuple par un autre.

Et pour en arriver là, le gouvernement israélien actuel plonge très volontairement le pays dans une situation d’apartheid. Il suffit de regarder la fameuse série des quatre cartes de la Palestine (avant la création d’Israël, à la création d’Israël, après la guerre des six jours en 1967 et aujourd’hui) pour s’apercevoir que l’éradication pure et simple du peuple palestinien est, en fait, le but recherché.

Si on regarde bien ces quatre cartes, seules les deux premières sont légales au regard de l’O.N.U. qui a voté le 22 novembre 1967 la résolution 242 à la suite de la guerre des six jours, résolution qui exige, entre autres, le « retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés au cours du récent conflit ».

Mais les États-Unis ont toujours opposé leur véto à une résolution qui serait tentée d’aller plus loin et ce n’est pas aujourd’hui (je veux dire, avec l’actuel locataire détraqué de la Maison Blanche) que ça va s’arranger.

Bien entendu, cet excellent film est très ouvertement propalestinien ce que les bonnes âmes afficionados du politiquement correct désapprouve, la bouche en cul de poule. Mais comme il est dit dans le film, les fans de Bachar El Hassad ne sont jamais invité comme contradicteur de leurs opposants. Pourquoi s’encombrer, dès lors, de l’avis des « oppresseurs » ? Il y a, du reste pas mal de Juifs dans les interviewés et ils sont tous membres de « l’Union Juive pour la Paix », organisation juive née en 1994 et farouchement opposée à l’occupation des territoires palestiniens dont le but est « une expression juive sur les conditions d’une paix juste au Proche-Orient ».

Et ce film nous rappelle avec force que, une fois de plus, un jeu d’alliances mal maîtrisé que ses artisans continuent à faire passer pour de la « réalpolitique », aboutit à une crise amorale sans fin dont le prix finira par être exorbitant pour les artisans en question.

Mais en attendant, ce sont les Palestiniens qui paient une facture qu’ils n’ont pas à payer, ces Palestiniens pour qui « Vivre, c’est déjà résister ! »

 

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