samedi 1 novembre 2025

Chanson douce

 

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Chanson douce (2019) de Lucie Borleteau                                                                                                                                                                                                                                                

Après la naissance de son premier enfant, Myriam est restée à la maison pour l’élever, puis elle en a eu un deuxième.

Mais alors que sa progéniture grandit, elle voudrait bien reprendre son boulot d’avocate.

Son mari Paul est plus réservé, mais ils engagent une nounou, Louise.

Louise semble dévouée, très compétente et elle ne compte pas ses heures. Alors que Paul est ravi, Myriam, elle, sent qu’il y a quelque chose d’inquiétant chez cette « nounou idéale ».Chanson douce, le roman de Leïla Simoni a obtenu le prix Goncourt 2016. Et comme dans notre univers parisien, pour ne pas dire germanopratin, on lit toujours le prix Goncourt, il est sous-entendu que tout le monde (enfin, le monde qui compte !) a lu le livre en question.

Et lorsque le film de Lucie Borleteau est sorti, ce « monde qui compte » nous a vite rappelé que ce qui est la fin du film était, en fait, le début du roman et tout le monde y est allé de son « divulgachage » qui a, bien entendu, complètement ruiné le film.

Du coup, les critiques sont tombés presqu’unanimement dessus, alors que, sans être très bon, Chanson douce n’a rien de déshonorant.

Comme j’avais eu le malheur d’entendre la critique au Masque et la plume, je connaissais le final du film (« On peut le dire puisque c’est dans les premières pages du roman » dit, assez sottement, le présentateur de ladite émission).

Or, je ne crois pas que la cinéaste ait eu l’intention de montrer, à priori, son film à ceux qui « savaient » comment tout cela finissait.

Maintenant, c’est peut-être, effectivement, une drôle d’idée d’avoir joué sur le suspense d’un final qu’à priori, tout le monde connaissait.

… En revanche, le film tape assez justement sur le couple qui semble être une caricature de la boboïtude : « Louise est merveilleuse », « Louise fait presque partie de la famille ». Oui, tout est dans le « presque » !

Car lorsque Louise « se permet » de donner à la petite un yaourt périmé depuis un seul jour, Myriam la douce bohème (re)devient la terrible bourgeoise, la « patronne » qui interdit. Quant à Paul, le mari « musicien bohème », il va s’avérer n’être qu’un sinistre et médiocre petit bourgeois.

Lucie Borleteau représente parfaitement l’étouffement petit-bourgeois comme elle avait présenté parfaitement l’univers clôt d’un tanker dans Fidelio et savoir filmer une ambiance, c’est la marque d’une cinéaste qui connaît son métier.

Leïla Bekhti et Antoine Reinartz se tirent admirablement des rôles de bobos que, visiblement, Borleteau n’a pas voulu si sympathiques que ça.

Mais c’est, bien évidemment, Karin Viard qui se taille la part du lion en incarnant l’inquiétante Louise à laquelle elle parvient pourtant à nous attacher.

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