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Charlie Chan at Treasure Island (1939) de Norman Foster
En provenance d’Honolulu, Charlie Chan et son fils Jimmy rentrent à San Francisco. Alors que leur hydravion survole « Treasure Island », le grand parc d’attraction de la ville, leur ami Paul Essex, auteur à succès de romans policiers, meurt peu après qu’il leur a annoncé fièrement l’achèvement de son dernier roman et surtout après qu’il a reçu un télégramme le menaçant de mort où il est question de « Zodiaque ».
Or, Zodiaque est le nom d’un magicien à la mode, un spirite adulé par les uns et accusé par les autres d’être un escroc. Parmi ces détracteurs, le magicien Khadini et le journaliste Pete Lewis vont aider Charlie Chan à établir clairement le rapport qui existe entre ce « professeur » Zodiaque et la mort de Paul Essex.
Depuis l’année précédente, Sidney Toler a succédé à Warner Oland dans le rôle du détective chinois né sous la plume d’Earl Derr Biggers. Des « Serials » du muet au « Sequels » actuelles, de Fantomas ou Fu-Manchu à James Bond, il n’a jamais été facile pour un acteur de prendre la relève d’un collègue dans le rôle d’un héros à succès, surtout lorsque celui-ci a atteint une forte côte de popularité et tout particulièrement lorsque cette succession s’est faite à la suite du décès du titulaire du rôle (ce qui est la cas ici).
Sidney Toler, plus rond et moins « Chinois » que le Suédois Warner Oland, s’en tire plutôt bien. Mais on peut facilement imaginer qu’il eut du mal à s’imposer auprès du public, même si, avec ses 21 films, Toler aura été, des trois comédiens qui ont interprété Charlie Chan, celui qui a le plus endossé le costume du célèbre détective (Warner Oland a tourné 16 Charlie Chan et Roland Winters succédera à Toler pour les 6 derniers films de la série). Entretemps, la petite Monogram succèdera à la « Major » Twentieth Century Fox à la suite de l’essoufflement de ladite Fox sur cette série.
Mais nous sommes encore ici dans la bonne période, celle des séries B parfaitement maîtrisées par des vieux routiers d’Hollywood sur un scénario au cordeau et aux rebondissements savamment dosés. La distribution, comme toujours très homogène, est excellente bien que constituée d’acteurs aujourd’hui inconnus si l’on excepte, dans le rôle du magicien Rhadini, Cesar Romero qui deviendra un spécialiste des rôles de play-boys latinos plutôt veules ou carrément méchants. Il sera, entre autres, le jouet de Conchita dans la version de Sternberg de La Femme et le pantin avec Marlene Dietrich.

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