Champ d’honneur (1987) de Jean-Pierre Denis
En 1869, le service militaire dure cinq ans et il est obligatoire. Mais toute une classe d’âge n’est pas conscrite. La conscription se fait par tirage au sort. Seuls les mauvais numéros partent. Il est toutefois possible d’échanger un bon numéro contre argent.
Pierre Naboulet, fils de paysan pauvre, part ainsi à la place d’Armand, le fils du gros propriétaire de ce petit coin de Dordogne. Pierre abandonne sa famille et Henriette, sa fiancée.
Mais alors que le régiment de Pierre est cantonné en Alsace, Napoléon III déclare la guerre à la Prusse. Devant l’avancée des troupes prussiennes, l’armée française bat en retraite et le régiment de Pierre est anéanti.
Pierre se cache des Prussiens. Il recueille un petit garçon alsacien qui ne parle pas français et qui est probablement orphelin. Il décide de le ramener en Dordogne.
Très belle réalisation, ce « conte populaire », selon l’aveu même de son auteur, nous plonge dans une époque et surtout dans une ambiance très peu traitée au cinéma, la guerre de 70 vue de province.
D’une remarquable sobriété, tant dans la mise en scène que dans l’interprétation, le film nous plonge littéralement dans l’époque, cette époque charnière, véritable début des temps modernes. La caméra ici n’est ni juge, ni père spirituel, elle est simplement chroniqueuse et c’est ce qui fait le charme de cette œuvre singulière et attachante.
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