mardi 28 juillet 2020

Les Veuves


Affiche du film Les Veuves - Affiche 1 sur 1 - AlloCiné ***

Widows (Les Veuves) de Steve McQueen 2
Durant un braquage à Chicago, les quatre braqueurs se sont faits piéger par la police et ils sont morts.
Mais ils laissent quatre veuves et elles sont lourdement endettées.
Veronica, la veuve de Rawlins le chef du gang, réunit les trois autres pour leur proposer de « reprendre le travail » là où leurs défunts maris l’ont laissé.
Steve Mc Queen dont je n’ai jamais été vraiment fan contrairement aux critiques toujours très hagiographiques vis-à-vis du réalisateur britannique, est incontestablement un habile metteur en scène.
Je n’avais pas aimé Shame qui m’avait ennuyé, ni 12 Years a Slave qui m’avait révulsé.
Ici, il s’attaque à un genre plus « basique », le film noir et le résultat est tout à fait satisfaisant et le rythme très soutenu est même « bluffant ». Du coup, on ne s’ennuie à aucun moment. Le scénario est très habile et mis en scène très efficacement.
Alors bien sûr, tout est relatif : venant d’un réalisateur que j’aime, j’aurais, peut-être, trouvé ça un peu « bas de plafond ».
Une fois de plus, Viola Davis est remarquable, principalement de sobriété comme elle l’était dans La Couleur des sentiments ou dans le lamentable Fences de et avec (hélas !) Denzel Washington.
Mais on n’oubliera pas Michelle Rodriguez, Elizabeth Debicki, Cynthia Erivo et, dans un tout petit rôle qu’on voit trop peu Jacki Weaver qui joue la mère d’Elizabeth Debicki, une des quatre veuves.
On croise également Colin Farrell, Liam Neeson (dans un sale rôle, bien sûr) et « Papy » Robert Duvall dans un rôle qui mélangerait un peu le Don Corleone du Parrain (dont il était un des lieutenants) et une sorte de JR politique à la Dallas.
Ce n’est pas inoubliable, mais on ne s’y ennuie pas : c’est déjà pas mal !

lundi 27 juillet 2020

Mr Wolff

Achat Mr Wolff en DVD - AlloCiné ***

The Accountant (Mr Wolff) de Gavin O’Connor (2016)
Un militaire est venu avec sa femme et ses deux fils consulter un psychiatre, car l’un des deux gamins est autiste. Le père, psychorigide, refuse que son fils soit pris en charge comme autiste pour lui infliger une éducation dure qui pourra « soigner » son trouble.
Quelques temps plus tard, la mère, à bout de force, abandonne son mari et ses deux fils.
Des années plus tard, Mr Wolff est expert-comptable. Il a un tout petit bureau et conseille ses clients qui sont des gens modestes au niveau du fisc, mais en réalité, il est très riche et travaille pour la mafia. Il se fait payer en objets de valeur, comme des œuvres d’art qu’il cache dans un camping-car « de luxe » qu’il cache soigneusement.
Alors qu’un flic de la brigade financière, Ray King, a engagé un agent, Maybeth Medina, pour trouver la trace de ce « mythique » comptable, Mr Wolff est, lui, chargé par le directeur d’une société de robotique de repérer des malversations comptables au sein de celle-ci.
Evidemment, on est ici dans le film-syndrome Margin Call, c’est-à-dire, en caricaturant : « On comprend rien, mais c’est vachement bien ! ».
En fait, il ne faut pas exagérer la notion de « On comprend rien… » : le cas classique, c’est Le Grand sommeil qui, selon une légende bien ancrée, n’était compréhensible ni par Hawks, le réalisateur, ni par William Faulkner et ses deux collègues scénaristes, ni même par Raymond Chandler, auteur du roman original.
Alors, y’en a marre ! Il y a peut-être un flou au niveau de l’histoire, la première fois qu’on voit le film, mais à une deuxième vision, c’est parfaitement compréhensible, à quelques détails près !
Et puis l’essentiel n’est pas dans ce qu’il y a de compliqué, ici la comptabilité complexe d’une grosse société dont certains membres sont très tentés de se servir dans la caisse.
Ce qu’il faut savoir, c’est que les malversations semblent avoir été faites par quelqu’un qui n’est que le sous-fifre d’un supérieur qui n’est lui-même que la courroie de transmission du donneur d’ordre dont l’identité peut-être assez facilement devinée.
En revanche, pour ce qui est de l’action et du suspense, c’est plein de surprises et, in petto, on se prend à échafauder des théories sur des ellipses, fatalement volontaires et donc potentiellement intéressantes, comme ce que devient le frère du début et qui est vraiment Mr Wolff : bien sûr, on aura la réponse à la fin et ce ne sera naturellement pas ce qu’on croyait.
A ce propos, le dernier coup de théâtre est peut-être un peu poussé, mais le job est indéniablement fait.
Le casting au grand complet est excellent : Andy Umberger, John Lithgow, Jon Bernthal, J.K. Simmons, Cynthia Adai-Robinson, Anna Kendrick, Seth Lee (impressionnant jeune Chris, l’autiste) et, bien sûr, Ben Affleck sont absolument parfaits.

dimanche 26 juillet 2020

Invisible Man


Achat Invisible Man en DVD - AlloCiné ***
The Invisible Man (Invisible Man) de Leigh Whannel (2020)
Cecilia Kass quitte en cachette et en pleine nuit son richissime compagnon Adrian Griffin, tyrannique pervers narcissique et scientifique à la réputation mondiale dans le domaine de l’optique.
Deux semaines plus tard, sa sœur Emily qui l’avait aidé à s’enfuir lui annonce que le corps d’Adrian vient d’être retrouvé : il s’est suicidé.
Mais peu après, commence des phénomènes étranges que son entourage impute à Cecilia et la font passer pour folle.
Elle y voit tous les signes de la perversité d’Adrian et elle commence à sérieusement douter du fait qu’il soit réellement mort.
Il faut bien dire que depuis quelques années, les films d’horreur sont… horribles dans le sens de « effroyablement mauvais ».
Je préfère n’en citer aucun, histoire de ne pas leur faire une publicité qu’ils ne méritent certainement pas, mais il faut bien dire que, de maison hantée en chiard psychopathe en passant naturellement par revenants qui vont de l’ange gardien benêt au zombi affamé, on a eu droit à tout le cinéma « horroro-naveto-ridiculo-soporifique », ce que l’art prétendument septième du nom peut pondre de pire.
Et puis, il peut arriver (très rarement, il faut bien le dire !) qu’une production sorte du lot.
C’est incontestablement le cas de cet « Homme invisible », car oui, le croiriez-vous, The Invisible Man se traduit en français par « L’Homme invisible » et non par Invisible Man, titre français parfaitement imbécile trouvé par les gogols de la distribution française !
Dès la scène d’ouverture, on est « scotché » et j’ai personnellement fait un bon sur mon siège lorsque l’héroïne a shooté dans la gamelle du chien.
Une autre réussite, c’est la maison luxueuse du « sociopathe », une de ces maisons froides et modernes que les réalisateurs affectionnent particulièrement et qu’ils préfèrent depuis quelques années aux manoirs « gothiques » et au vieille villas pour souligner le caractère angoissant de l’histoire : l’exemple le plus réussi de ce genre de baraque, c’est celle du grand Ghost Writer de Polanski.
Après, il faut bien le dire, un coup de mou vers le milieu du film, celui-ci reprend des couleurs lorsque l’on a la preuve que cet homme invisible existe vraiment alors qu’on commençait très sérieusement à se demander si Cecilia n’était pas réellement folle et délirante.
Et, mis à part ce coup de mou, le suspense est d’une redoutable efficacité et les coups de théâtre finaux sont très réussis.
Comme est efficace et réussi l’ensemble du casting en tête duquel Elisabeth Moss joue l’hystérie… juste ce qu’il faut !