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Wu jian dao (無間道 ) (Infernal Affairs) d’Andrew Lau et Alan Mak (2002)
Nous sommes en 1997 et Hong-Kong vient d’être rétrocédé de la couronne britannique à la République Populaire de Chine.
Alors que le commissaire Wong a envoyé, il y a sept ans, un de ses meilleurs flics, Chan, infiltrer la triade dirigée par Sam, le caïd, lui, fait entrer Lau, un de ses « adjoints », au sein de la police,
Mais un jour, la police et la triade s’aperçoivent simultanément de la double supercherie et vont se livrer à une course contre la montre pour trouver leurs « intrus » respectifs…
Le film nous interroge, de nouveau, sur la frontière (très floue) entre film noir, polar, série noire et, surtout, sur les enjeux des films de cette catégorie : entre le Whodunit à la Agatha Christie, le portrait à travers une affaire criminelle comme chez Highsmith ou une simple affaire « d’ambiance » à la Simenon (sans doute celle que je préfère), le polar (appelons-le comme ça) peut jouer sur un seul de ces enjeux ou sur deux ou sur les trois.
Mais cette liste de trois enjeux est très loin d’être exhaustive !
Ici, nous sommes plus dans un film d’ambiance qui voit s’affronter la police hong-kongaise et une puissante triade de Hong-Kong. Chaque camp a envoyé une taupe chez l’autre et l’enjeu est : « Qui va gagner ? »
On a parlé de Tarentino, c’est vrai que c’est violent !
Infernal Affairs fera l’objet de deux suites ; l’opus 2 verra les deux ennemis du 1 (le flic et le truand « en chef ») devenir alliés… en fait « avoir été alliés » puisque cet opus 2 se situe AVANT le 1, très exactement en 1991.
Sur un argument somme toute plutôt ténu, le film est haletant tant dans le rythme que dans les coups de théâtre.
Peut-être pourrait-on lui reprocher une légère propension aux conversations téléphoniques, ce qui multiplie les dialogues et devient un peu pénible pour nous, pauvre public occidental (donc, qui ne parle pas le Coréen).
Mais le reste est tellement passionnant !