dimanche 2 juillet 2023

Shérif Jackson

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Sweetwater (Shérif Jackson) de Logan Miller (2013)

 Sarah, une ancienne prostituée, a épousé Miguel, un paysan mexicain.

Ils se sont installés dans une ferme délabrée et travaillent dur pour gagner tout juste de quoi vivre.

Mais ils sont en but à l’hostilité des « édiles » : le banquier, le shérif et l’épicier qui ne manquent jamais de rappeler à Sarah son ancienne profession et à Miguel ses origines. De plus, ces messieurs sont aux ordres du « Prophète » Josiah, religieux fanatique et libidineux qui voudrait se débarrasser de Miguel pour prendre sa terre et sa femme.

Josiah vient d’assassiner deux voyageurs qui avaient eu le malheur de camper sur « ses » terres.

Peu de temps après, un bonhomme excentrique débarque dans la petite ville : le shérif  Jackson est envoyé par le gouverneur de l’état pour enquêter sur la disparition de son gendre.

Et l’un des deux voyageurs assassinés était le gendre du gouverneur.

Deux ans après les frères Coen, ce sont les frères Miller qui se coltine au genre Western, genre typiquement et exclusivement américain s’il en est.

Qui plus est et contrairement à leurs aînés, ces deux-là (qui sont jumeaux, de surcroît) se paient le luxe d’apparaître au tout début du film pour se faire tuer presqu’aussitôt par le méchant.

Ils réapparaîtront un peu plus tard dans une scène de repas « gore » que la malice du shérif Jackson rend complètement surréaliste.

Car c’est surtout ça qui séduit dans ce film « assez barré » : il n’obéit à aucune règle.

Autre réussite, les personnages : le fermier mexicain têtu et un peu gauchiste (athée en tout cas) (Eduardo Noriega), son épouse dévouée, ex-pute qui va dessouder, à elle seule, les notables de la ville (January Jones), le shérif Jackson, dansant, virevoltant, cabotinant outrageusement pour notre plus grand plaisir (Ed Harris) et surtout un vrai méchant « qu’on aime haïr » selon la formule consacrée, mais sans les maxillaires coincées et les yeux hallucinés de l’hystérique qu’on nous impose depuis des décennies (Jason Isaacs).

Porté par ces comédiens tous superbes, une mise en scène inspirée et un scénario impeccable, le film est un concentré de tout ce qu’on aime dans le western, une sorte de True Grit, mais sans le côté amer et tragique qu’avait la fin du film des frères Coen, un final brillantissime qui, et c’est ma seule réserve, manque un peu ici.

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