C’est arrivé près de chez vous

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C’est arrivé près de chez vous (1992) de Rémy Belvaux

Benoît est ce qu’on appelle en bon français, ou plutôt, en bon belge un « serial killer ». Il tue tout le monde, tout le temps.

 

Pour l’accompagner, il y a une équipe de jeunes cinéastes à qui Benoît explique sa façon d’opérer entre deux considérations sur les mœurs, la culture et la société.

Le mauvais goût et l’humour macabre peuvent donner des pochades amusantes. Et puis, ce qui choque est toujours drôle.

Mais se payer le luxe d’infliger pendant une centaine de minutes les pitreries macabres et l’insupportable cabotinage de Benoît Poelvorde, c’est aussi se payer la tête des spectateurs qui, bons moutons, ont trouvé ça très bien.

Car s’il est pénible de suivre un assassin pendant une heure quarante, il est encore plus pénible de subir les jugements péremptoires et définitifs d’un con.

Seuls les hommages éplorés du jeune réalisateur pour ses malheureux collègues, dessoudés lors des opérations du neu-neu, sont un peu rigolos.

Lors de la sortie du film, Les Guignols de l’info, selon leur habitude, en avait fait une parodie, dans le cadre de l’élection du secrétaire général de l’U.D.F. (événement dont la portée universelle aura échappé à plus d’un !). Alain Madelin en était le héros et y « participaient » François Léotard, Gérard Longuet et Valery Giscard-d’Estaing. Dans cette parodie, les Guignols disaient la même chose que cette grosse farce avec plus d’intelligence, plus de talent et moins de cinq minutes.