samedi 10 juin 2023

Casino Royale (1967)

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Casino Royale (1967) de Ken Hughes, Val Guest, John Huston, Robert Parrish & Joel Mc Grath


James Bond est à la retraite. Lorsque M, son patron, vient le relancer, il refuse de reprendre ses activités. Les services secrets font sauter le château où il coulait des jours paisibles.

 

Et le célèbre espion repart en mission.

Depuis Le Tour du monde en quatre-vingts jours de Michael Anderson en 1956, les producteurs aimaient beaucoup ces superproductions où on trouvait, comme on dit, tout le monde et son chien. Ça leur coûtait cher, mais ça s'amortissait très bien et surtout, ça leur donnait l'illusion qu'ils entreraient dans la Grande Histoire du Cinéma, l'ego étant la partie la plus conséquente de la personnalité d'un producteur.

Ici, David Niven, Peter Sellers, Ursula Andress, Orson Welles, William Holden, Jean-Paul Belmondo, Peter O'Toole, Dahlia Lavi, Woody Allen, Deborah Kerr, Charles Boyer, John Huston et Georges Raft se croisent.

C'est d'ailleurs le problème du genre : tout le monde se croise, mais personne ne se rencontre, les cinq réalisateurs moins que personne, au sein de ce scénario indigent, basé sur un argument sans imagination et truffé de gags poussifs.

On pourrait se demander d'où sort la référence au Casino Royale de Ian Fleming, premier de la série des James Bond, car, à part le titre et le personnage de « Le Chiffre » (Orson Welles), rien n'est tiré du roman.

Bien entendu, il y a derrière tout ça une affaire de gros sous. En 1955, Ian Fleming avait vendu les droits de ce premier roman à la Columbia qui en fit une vidéo pour la série télévisée Climax. La même Columbia voulut, douze ans plus tard, profiter de la "vague James Bond" qu'avait apportée l'énorme succès de la série United Artists de Salztmann et Broccoli en faisant un pastiche qui remplirait les caisses. Mais l'extrême médiocrité du propos n'était à la hauteur ni des ambitions affichées, ni des moyens mis à la disposition de ce qui n'était, au fond, qu'un « coup » commercial.

La critique tomba, avec juste raison, sur cette pitrerie sur papier glacé et le public fit un peu plus que bouder.

Quelquefois, il y a tout de même une justice !

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