De nos frères blessés

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De nos frères blessés (2020) d’Hélène Cisterne

En pleine guerre d’Algérie, Fernand dépose une bombe dans son vestiaire à l’usine algéroise dans laquelle il travaille. Il est immédiatement arrêté par la police française qui va également perquisitionner l’appartement qu’il occupe avec sa femme Hélène.

Fernand et Hélène se sont connus en 1954 à Paris où Fernand, jeune pied noir algérien communiste, était de passage. Hélène et sa mère sont réfugiées politiques polonaises.

Le procès de Fernand est vite expédié le 24 novembre 1956.

Il est condamné à mort.

« La vie d’un homme, la mienne, compte peu, ce qui compte, c’est l’Algérie, son avenir. Et l’Algérie sera libre demain. Je suis persuadé que l’amitié entre Français et Algériens se ressoudera. »

C’est ce que Fernand Iveton a déclaré au moment de son exécution. Et ce qui est assez symptomatique du reste du film, c’est que cette citation n’apparaît même pas à la fin.

Car le film ne s’attache finalement que très peu à la guerre d’Algérie. En fait, il n’est question que de « l’histoire d’amour » (la « romance » comme disent les Américains) entre Fernand et Hélène. Comme l’a dit un critique « il ne fait qu’effleurer la guerre d’Algérie : il en fait un mélo » alors qu’un autre qualifie le film d’ « artificiel, mal foutu, oubliable » et qu’un autre conclut « qu’il oscille trop entre la fadeur et le pamphlet ».

Car cette histoire d’amour franchement neu-neu, on s’en fout « comme de l’an trente » (expression très usitée par un critique à propos de bien d’autres films).

C’est typiquement le film dont on se dit : « Le livre doit être bien ! »

Pour ne rien arranger, si Vicky Krieps est formidable dans le rôle d’Hélène, le costume de Fernand Yveton est un peu large pour les frêles épaules de Vincent Lacoste. Quant aux autres comédiens, ils sont inexistants puisque leurs personnages sont inexistants.

Décidément, on n’a rien tourné d’intéressant sur la guerre d’Algérie depuis… La Bataille d’Alger, un film algéro-italien de Gillo Pontecorvo, tourné en 1965, sorti en 1966 en France, puis censuré sous la pression de l’extrême droite française jusqu’en 2004 dans notre beau pays de la Liberté.