Retour à Reims

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Retour à Reims [Fragments] (2021) de Jean-Gabriel Périot

Après la mort de son père, Didier Eribon retrouve sa Reims natale et sa famille avec qui il était séparé depuis trente ans.

Il raconte sa vie à travers les archives filmées qui livrent une histoire intime et politique du monde ouvrier des 70 dernières années.

Et il s’interroge sur le monde.

Un film, ce n’est pas un livre ! Ça parait une lapalissade de le dire.

Peut-être !

Mais alors pourquoi les cinéastes s’entêtent-ils à faire de « l’illustration sonore » de livre ?

Nous avons là une de mes plus grandes détestations au cinéma : des pages entières du bouquin ânonnées d’une voix blanche par Adèle Haenel (faire dire le texte autobiographique d’un homme par une femme, serait-ce le comble de l’audace « non genré-e » ?).

Quant au bouquin, il a lui-même été très souvent adapté, notamment au théâtre. Et ce texte, volontiers nombriliste, tourne très rapidement à l’insoutenable logorrhée.

Comme « support » visuel (puisqu’ici, ce n’est vraiment pas autre chose !), le réalisateur fait un bout-à-bout improbable de stock-shots autrement mieux utilisés ailleurs et montés au petit bonheur.

En illustration sonore, le réalisateur utilise la chanson de Jean Ferrat par Isabelle Aubret On ne voit pas le temps passer. Ici, on le voit très bien !

Et au bout de quelques minutes, on est saoulé. À la fin du film, on se demande pourquoi on est resté.

En ce qui me concerne, je me suis même demandé pourquoi j’étais venu !