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Casino Royale (2006) de Martin Campbell
James Bond vient tout juste d’acquérir son matricule « 00 » en tuant un agent double du MI6 et son contact à Prague. Il est sur la trace de Le Chiffre, un homme d’affaires d’origine albanaise soupçonné d’être le banquier du terrorisme international.
James Bond déjoue un attentat fomenté par Le Chiffre : l’explosion d’un prototype aérien américain. Pour ruiner définitivement Le Chiffre, M charge James Bond de jouer contre lui au casino de Royale-les-Eaux au Monténégro. Le Chiffre est joueur : il mord à l’hameçon.
Pas de logo « James Bond », au début du film, pas de double zéro et l’agent secret (ici débutant) ne dit pas la fameuse phrase « My Name is Bond, James Bond ». Il n’y a pas de gadget, pas de « Q » (sans mauvais jeu de mots en français), ni de « James Bond Girl », tout au moins dans le sens « Bimbo » et pas de silhouettes de femmes nues au générique.
Si on y ajoute une séquence pré-générique en noir et blanc très froid, très « pays de l’est » (ça se passe à Prague), on se rend compte que ce Casino Royale n’est pas un toilettage de façade, mais bel et bien une remise à plat, une remise à neuf complète de la série, tant dans la forme (voir plus haut), que dans le fond : James Bond, incarné par un Daniel Craig blond aux yeux bleus, peut être blessé physiquement et psychologiquement et décoiffé après les bagarres qui nous emmènent à des kilomètres des perruques impeccables de Sean Connery.
Au niveau du générique, il y a une autre différence : comme dans les autres films, l’agent secret est le « James Bond de Ian Fleming », mais il est également mentionné qu’il est adapté du roman homonyme qui était, et ce n’est pas un hasard, le premier roman de son auteur et, par voie de conséquence, la première aventure de l’agent 007. Et le film est réellement une adaptation assez fidèle de ce premier roman, en tout cas plus fidèle que la lamentable pitrerie que la Columbia produisit sous la houlette de Charles K. Feldman et sous la direction de pas moins de cinq réalisateurs, pas plus motivés les uns que les autres en 1967.
Et c’est en James Bond jeune certes, mais humainement fragile, loin du stéréotype macho que nous avaient offert – chacun dans son style – Sean Connery, George Lazenby, Roger Moore, Timothy Dalton et Pierce Brosnan, qu’apparaît Daniel Craig dans ce film qui devrait être logiquement la fin de la série, mais, box-office oblige, ne le sera pas.
C’est d’autant plus dommage que la dernière réplique revient au tout récent 007 : « The name is Bond… James Bond » bouclant la boucle initié par le « My name is Bond » du Sean Connery de Doctor No.
Les films qui suivront feront donc de la série ce qu’elle a toujours été : une franchise.
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