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Фауст (Faust) (2011) d’Alexandre Sokurov
Faust est un penseur. Il se penche sur ce qu’est l’homme et pour cela, il va jusqu’à disséquer des cadavres.
Il est aussi victime de sa luxure et de son ivrognerie. Accompagné d’un usurier, il croise Marguerite dont il tombe amoureux.
L’usurier provoque un accident qui fait de Faust l’assassin de Valentin dans une taverne. Et Valentin est le frère de Marguerite.
Ici, pas de créature méphistophélique, pas d’instant « si beau qu’on peut mourir après l’avoir vécu », même pas le moindre Air des bijoux (encore que ça, on s’en passe !).
De toutes façons nous ne sommes pas chez Gounod et, à vrai dire, nous ne sommes pas chez Goethe non plus !
Monsieur Sokurov bénéficie visiblement d’une carte en platine incrustée de diamants, car quiconque ose émettre des réserves sur l’art du « maître » se retrouve plongé dans l’opprobre du graveleux et de l’inculte.
En vrac, l’image couleur « merdaille » est « d’une beauté stupéfiante », « le montage est syncopé », oui, mais là, nous sommes APRÈS la syncope, quand plus rien ne bouge et « l’interprétation est remarquable ».
Sur ce dernier point, si Anton Adasinsky (l’usurier/Méphisto) fait ce qu’il peut dans un rôle aussi grotesque que la « combinaison » pachydermique qu’on l’oblige à porter dans la scène où il est censé être nu (avec petit zizi curieusement situé en haut de la raie des fesses !), les autres comédiens donnent tous l’impression d’être arrivé là par accident. Il semble que ce soit Hannah Schigulla qui ait subi le plus grave accident, car voir cette femme sublime vieillie bouffie et transformer en mégère hystérique amoureuse du pachyderme fait tout de même mal au cœur. La palme va cependant à la pauvre Isolda Dychank au visage poupin, mais qui tient plus de la tête à claques que de la porcelaine : la scène de l’enterrement de Valentin où Faust et Marguerite l’un à côté de l’autre se livrent à des attouchements qui sont censés représenter le summum de l’érotisme est un monument de ridicule. Pour marquer son « trouble », la pauvre fille met sa bouche en cul de poule et gonfle les joues : j’ai cru qu’elle allait pondre ! Malheureusement, elle ne pondit point, ce qui aurait pu nous valoir un seul moment rigolo au milieu de… ça.
Lorsqu’après avoir vu ce monument d’ennui, de cuistrerie et de bêtise où la couleur merdaille (je sais, je l’ai déjà dit !) associé à une vidéo crapoteuse au format 1.37 est censé représenter « l’exigence sans concession du maître », on lit les critiques et les bras vous en tombent.
Sauf que… sauf que si on lit bien entre les lignes (et même dans les lignes) on parvient à déceler le message (presque) subliminal de critiques voulant dire des choses sans les dire tout en les disant et là, qu’on en juge : « chanson monotone », « prétention », « pompeux », « désespérément réactionnaire », « monument en ruine », « regard fou », « chef d’œuvre exténuant », « longueur abusive », « outrances superflues », « flot continu de paroles », jusqu’au « confus et décevant » d’un critique plus sincère.
C’est une excroissance cinématographique (comme le sexe dorsal de son Méphisto) générée par le cerveau malade d’un « moujik » réactionnaire devant lequel il est de bon ton de s’incliner.
J’ai même entendu un critique parler du « sublimissime » Faust de Sokurov sur un ton qui semblait signifier le « profondément chiant » Faust de Sokurov.
D’ailleurs, on n’oublie jamais de vous rappeler que le film a obtenu le Lion d’Or à Venise.
Seule originalité, le tout premier plan du film est un sexe masculin en gros plan d’un cadavre qu’on éventre et d’où sortent toutes les viscères et autres joyeusetés qui peuplent nos panses à tous.
Le film commence donc sous le signe de la merde et, selon moi, il n’en sort pas.
C’est, du reste tout ce qu’il est : eine Grosse Scheiße !
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