lundi 5 septembre 2022

Une femme marquée

  *

Too Much, Too Soon (Une femme marquée) d’Art Napoleon (1958)


Diana Barrymore est la nièce d’Ethel et Lionel Barrymore et surtout la fille de John Barrymore. Mais élevée par sa mère, elle ne sait de son père que ce qu’en sait le grand public et elle ne serait guère qu’une fan comme les autres si elle ne portait le nom de son idole. Sa mère l’a jusqu’ici tenue éloignée d’un père qui, de toutes façons, n’a jamais eu la fibre paternelle très développée.

Après une tentative échouée de rapprochement alors qu’elle était adolescente, Diana décide qu’elle a le feu sacré et se rend à Hollywood où elle fait la connaissance de ce père mythique. Mais l’étoile de John a pali et il ne reste plus rien de sa splendeur passée. Toutefois, il reste un mythe et Diana va l’aider à se remettre sur pieds en lui faisant abandonner l’alcool. Mais la tentative échoue de nouveau et Diana, qui n’a pas beaucoup de talent, l’abandonne pour voler de ses propres ailes.

C’est alors qu’elle vient de subir un échec cinématographique cuisant, qu’elle apprend que son père est en train de mourir. Se sentant responsable de cette mort, elle commence sa descente aux enfers.

Fallait-il que le mythe de John Barrymore soit bien mort pour ne faire l’objet que de cette sinistre série B médiocrement filmée et très mal écrite !

Le scénario, comme dans tant de films ratés, est une accumulation de poncifs. La réalisation est d’une platitude consternante. Quelques courts extraits laissent entrevoir cependant une certaine ambition dans le propos : John Barrymore s’éloignant à la nage de son yacht où il abandonne, une fois encore, sa fille qui l’idolâtre pour aller faire la bringue avec des amis qu’on ne perçoit qu’à contre-jour ou encore les balles du tennisman lancées contre la caméra et dont une atteindra Diana. Mais la maladresse qui accompagne ces « morceaux de bravoure » ravale l’ambition au niveau de la prétention.

Quant à l’interprétation, elle est lamentable. Les seconds rôles en font des tonnes pour donner quelque consistance à des personnages falots, la palme revenant en la matière à Ray Danton, petit poseur justement oublié, qui surjoue un rôle déjà impossible, celui de John Howard, le mari-gigolo de cette pauvre Diana. Seul Efrem Zimbalist Jr. donne un peu d’épaisseur à l’acteur Bryant, premier mari de la pocharde et personnage qu’on voit à peine.

Dorothy Malone, star de seconde zone, met son maigre talent au service de cette lamentable entreprise. Quant à Errol Flynn, « expert » à double titre du personnage de John Barrymore, d’abord parce qu’il le connaissait bien, ensuite à cause de son goût excessif pour le whisky, son jeu monocorde semble l’ennuyer autant qu’il nous fait bailler.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire