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El Secreto de sus ojos (Dans ses yeux) de Juan José Campanella (2009)
En 1999, à Buenos Aires, Benjamin Esposito, inspecteur de police tout juste retraité, rend visite à Irene Menendez Hastings qui était sa supérieure hiérarchique pour lui annoncer qu’il va écrire un roman sur une affaire de meurtre et de viol qui fut élucidée par lui en 1974, mais qui se termina, la même année, par la mise en liberté de l’assassin à une époque où le régime péroniste gangrené, qui n’allait pas tarder à laisser la place à une junte militaire tout aussi pourrie, utilisait certains voyous comme « auxiliaire de police ».
Tout d’abord, Dans ses yeux est un thriller, mais le contexte politique dans une histoire policière se situant à Buenos Aires en 1974 ne peut qu’être présent. Le regard porté par le héros lui-même 25 ans plus tard permet une mise en perspective : le contexte politique est devenu contexte historique.
Nous voyons donc la vie en Argentine dans les dernières années d’un pouvoir usé, pourri et moribond, le péronisme, et juste avant bien pire, la dictature militaire.
A partir de là, trois histoires se développent en parallèle : l’Argentine de 1974, l’enquête sur le crime et les rapports heurtés (mais amoureux au bout du compte) entre Benjamin et Irene, sans oublier le contrepoint comique de l’inspecteur Baez dont les répliques au téléphone (« Banque du sperme, service des dons, bonjour ! ») sont des véritables morceaux d’anthologie.
Un film superbe où les rapports humains prédominent dans une réalisation qui valut un oscar à Campanella, oscar ô combien mérité !
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