dimanche 16 avril 2023

Enquête au paradis

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Tahqiq Fel Djenna (Enquête au paradis) de Merzak Allouache (2017)

Nedjma est journaliste à Alger. Elle est donc Algérienne et femme.

Et elle décide de tourner un documentaire sur les représentations fantasmées que la propagande islamiste donne du « Paradis des croyants » avec, entre autres mais surtout, les « 72 vierges » qui attendent les « vrais musulmans ».

Pour cette enquête, Nedjma va interviewer des tas de gens, d’hommes surtout, mais aussi de femmes, dans toutes les villes du pays.

21 février 2018

Grande question !

Enquête au paradis est-il un documentaire ou une fiction ? L’enquête est une enquête, mais l’enquêtrice est une comédienne.

Merzak Allouache aurait pu mener cette enquête lui-même, mais il est évident qu’une femme qui interroge des hommes sur les merveilles du paradis des musulmans et, tout particulièrement, sur celle à laquelle ces messieurs tiennent le plus, c’est-à-dire les 72 vierges qui attendent le « vrai croyant » de « l’autre côté », ça présentait pour le réalisateur un gros plan dont il aurait eu tort de se passer !

Et une fois de plus, on est frappé par le manque total de spiritualité de tous ces gens dont les préoccupations se situent bien plus dans la culotte que sous le bonnet.

On nous a répété à l’envi, au début de ce siècle, (on le fait beaucoup moins maintenant) la phrase d’André Malraux « Le 21ème siècle sera spirituel ou ne sera pas ! », phrase que j’ai toujours considérée comme le délire d’un cocaïnomane.

Le 21ème siècle n’est pas (et il y a très peu de chance de le devenir jamais) spirituel : il est cureton, cul béni, superstitieux, réactionnaire, médiéval, taré, bref, totalement haïssable, mais surement pas spirituel !

Quant au discours sur les « fameuses » 72 vierges censées attendre le vrai croyant quand il arrivera au paradis, il est décliné sous toutes ses formes y compris dans les prêches à trois balles sur internet dont celui d’un immam qui parle de « femmes qui ont la peau plus douce que si elles étaient enduites de crème Nivéa [sic !] ».

Le passage est, bien entendu, l’un des deux plus drôles du film (avec le « gag final ») et celui qu’on retient.

Il n’est pas habituel de parler de « casting » à propos d’un documentaire, mais il faut saluer le talent d’autant plus évident qu’il est discret (vu le contexte) de Salima Abada qui « interprète » le rôle d’une journaliste-réalisatrice qu’elle n’est pas !

Très bon film et excellent documentaire, donc !

21 avril 2018

Je dois bien avouer qu’une fois de plus le sommeil a frappé le 12 février 2018.

Un mois plus tard, je suis donc retourné voir le film pour entendre (mais on me l’avait raconté entretemps), le gag le plus drôle (le « gag final » dont je parle plus haut), mais qui concerne tout de même les fameuses 72 vierges : ce mythe des 72 vierges serait, raconte, goguenard, l’assistant de Nedjma, une erreur de traduction. Il n’y aurait pas 72 vierges, mais une seule vierge de 72 ans. C’est le rire du public dans la salle qui, la première fois, m’avait réveillé. Et c’est la conclusion du film.

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