dimanche 23 avril 2023

Petite nature

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Petite nature (2021) de Samuel Theis

Johnny est un garçon de 10 ans qui vit dans une famille d’un « milieu défavorisé » (comme on dit dans les médias) dans la région Lorraine.

En fait, Johnny est très intelligent et très sensible et il a honte de sa mère, une louloute toxique et stupide.

Il s’attache à Jean Adamski, son professeur qui est sans doute la première personne à s’intéresser à lui.

Et Johnny ne tarde pas à ressentir pour son « mentor » une affection qui pourrait valoir à Jean quelques problèmes d’ordre professionnel.

Petite nature n’est pas un film sympathique. Il est même dérangeant.

La scène de « séduction » de Johnny est « gênante » : Johnny s’est trop attaché à Jean parce que Jean est la première personne que l’enfant rencontre qui s’intéresse à lui.

Et comme le seul « modèle » adulte qu’il a, c’est sa mère, une cagole toxique qui pense avec ses fesses, il tente avec une insistance « lourdingue » de la concrétiser en une relation de nature érotomane qui risque de lui coûter cher, psychologiquement, alors qu’elle risque de coûter cher également au professeur, mais professionnellement, s’il avait le malheur de sembler y céder.

Tout cela est filmé avec une finesse arachnéenne.

Il est peut-être un peu dommage que le film soit complètement axé sur Johnny même si le jeune Aliocha Reinert est tout à fait bluffant ; dans une scène, Johnny pête un plomb parce que sa mère n’a pas acheté de Coca et il lui reproche son égoïsme et son comportement en général dans une scène qui nous évoque le grand Piccoli et son pétage de plomb dans Vincent, François, Paul et les autres.

On aurait peut-être préféré en savoir plus sur Sonia, la (trop) jeune mère de Johnny qui n’est même pas son premier né puisqu’elle devait être toute gamine quand elle a eu son fils aîné.

Dans le film précédent, Party Girl, l’héroïne, Angélique, c’était Sonia à soixante ans. Mais c’était moins réussi !

Le personnage de Sonia est tout-de-même beaucoup plus intéressant bien qu’elle nous soit montrée sous un jour peu flatteur. Melissa Olexa y est tout-à-fait remarquable toute débutante qu’elle est, comme sont remarquables Aliocha Reinert (déjà cité), Antoine Reinartz (Adamski) et Izia Higelin.

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