I Nostri ragazzi (Nos enfants) d’Ivano de Matteo (2014)
Paolo est médecin, pédiatre engagé et toujours prêt à se sacrifier pour les pauvres.
Massimo, son frère aîné, est avocat : il est cynique et ne pense qu’à l’argent.
Une fois par mois, Massimo et Sofia, son épouse, invitent Paolo et Clara à dîner dans le même restaurant, depuis des années.
Pendant toute la soirée, les deux frères et les deux belles sœurs échangent banalités et propos aigre-doux, sans rien avoir de vraiment intéressant à se dire.
Michele, le fils de Paolo et Clara, et Benedetta, la fille de Massimo, sont eux, des cousins inséparables.
Un soir, après une beuverie, les deux cousins s’en prennent à une clocharde. Transportée plus tard à l’hôpital, elle meurt.
Mais toute la scène a été filmée par les caméras de vidéo-surveillance. Les images passent en boucle à la télévision et la population est sous le choc.
Massimo et Paolo reconnaissent leurs progénitures.
Il est très curieux de constater que le thème de la « grosse bêtise » faite par un fils à papa apparaît dans pas moins de trois films récents dont deux films sont italiens (le troisième est argentin).
Il Capitale umano (traduit bêtement en Les Opportunistes) est sorti à Paris le 19 novembre 2014. Nos enfants est sorti trois semaines plus tard, le 10 décembre, alors que Les Nouveaux sauvages, lui, est sorti le 14 janvier dernier.
Dans le cas des deux autres films (Les Opportunistes et Les Nouveaux sauvages) les « petits chéris » à papa et/ou maman ne se sont rendus coupables « que » d’un accident (qui, dans les deux cas est responsable de la mort des « victimes », l’employé cycliste d’un traiteur dans le film italien et une piétonne enceinte dans le film argentin).
En revanche, dans le film qui nous occupe ici, il ne s’agît pas d’ « homicide par imprudence », mais bel et bien de « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Qui plus est, circonstance aggravante, le « … sans intention de la donner » semble même, surtout à la fin du film, sujet à caution.
Ce qui est bien vu (et bienvenu) dans le film, c’est l’évolution des personnages, depuis le couple baba (qu’on dirait bobo s’il était français) qui va s’avérer ignoble jusqu’à l’ignoble avocat cynique qui aura un sursaut moral peut-être un peu trop invraisemblable en passant par les deux ignobles mômes qui, après avoir eu simplement peur mais sans le moindre remord de ce qu’ils ont fait, estiment qu’ils auraient dû « la flamber, la vieille !» (c’est la réplique entendue par Massimo qui lui vaudra son revirement moral).
Bref, vous l’aurez compris, tout le monde est ignoble et il n’y a pas grand-chose à sauver chez tous ces petits bourgeois dont les apparemment plus humanistes s’avèrent être les pires (cf l’invraisemblable fin du film).
L’ensemble du casting est impeccable, dominé par son quatuor-vedette, Alessandro Gassman, Giovanna Mezzogiorno (tous deux dignes de leurs illustres pères), Luigi Lo Cascio (qu’on retrouve dans un rôle secondaire dans Les Opportunistes) et Barbara Bobulova dans ce film solidement réalisé, mais pas tout à fait aussi méchant – et c’est dommage ! - que Les Opportunistes.
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