mardi 23 mars 2021

Get Out

 

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Get Out (2017) de Jordan Peele

Chris et Rose vivent ensemble depuis quelques temps déjà.

Rose a décidé que ce week-end était celui de la « présentation à la famille ». Chris est un peu inquiet du fait que Rose n’a pas cru bon de préciser à ses parents qu’il était noir, mais Rose ne voit pas vraiment où est le problème.

Effectivement, Missy et Dean, les parents de Rose, sont ravis et Dean précise qu’il voterait une troisième fois pour Barack Obama s’il en avait la possibilité. Il le dit même à plusieurs reprises, ce qui finit par mettre Chris mal à l’aise.

D’ailleurs, Chris est de plus en plus gêné face à ce « racisme positif ». Et il commence à se méfier de tout et, principalement, du couple de domestiques, noirs bien entendu.

Décidément, le racisme a encore de beaux jours devant lui aux États-Unis ! Et le fait d’avoir eu pendant huit ans un président à la peau noire d’une extrême popularité (surtout maintenant, au regard de son lamentable successeur !) n’y change rien.

Ici, on en viendrait presque à regretter de ne pas voir plutôt le vrai bon gros racisme à l’ancienne de type Dans la chaleur de la nuit ou Mississipi Burning. Car ici, on est dans un racisme (qui se veut) « positif ».

Souvenez-vous de Katherine Houghton présentant à ses parents, Spencer Tracy et Katharine Hepburn, son fiancé, Sydney Poitier, dans Devine qui vient dîner Ici, c’est pareil sauf que… c’est le contraire !

Les parents (le père surtout) sont contents, contents, contents, car papa est (excusez ce néologisme particulièrement nauséabond !) « négrophile ».

Et l’empathie de ces gens-là pour leur « gendre » mal blanchi créé un malaise encore plus fort que les croix brulées du KKK.

Le scénario est labyrinthique, pervers à souhait et d’une très grande intelligence, même si le côté « scientifique » de la résolution du mystère est un tantinet capillotracté et pas d’une limpidité évidente.

L’ensemble du casting est impeccable, dominé par Catherine Keener, calme, pondérée, loin de l’hystérie affichée de son mari, excellement interprété par Bradley Whitford. Daniel Kaluuya est Chris et Betty Gabriel et Lakeith Stanfield sont effroyablement impressionnants dans les rôles du couple de domestiques, mais qui ne sont pas que ça.

Le film est une grande et belle surprise en cette année cinématographique pas toujours réjouissante.

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