dimanche 7 mars 2021

La Promesse

 

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La Promesse (1996) de Luc et Jean-Pierre Dardenne


Alors que son fils Igor est en apprentissage dans un garage, Roger vit grassement de l’exploitation d’immigrés clandestins à Mons. Il se fait aider par son fils. Un des ouvriers burkinabé Hammidou fait venir sa femme Assita et leur bébé.

Lors d’un contrôle de l’inspection du travail, dans l’affolement, Hammidou tombe d’un échafaudage. En mourant, il fait promettre à Igor de prendre soin de sa femme et de son fils.

Jusque-là totalement soumis à son père, Igor va s’opposer violemment à lui pour tenir sa promesse.

Loin du pathos hollywoodien, La Promesse est l’histoire d’une rédemption et de l’apprentissage de la compassion : Igor passe de l’autre côté de la barrière. Tout semble simple, carré et l’usage remarquable que font les frères Dardenne de la caméra à l’épaule ajoute encore au côté témoignage brut, quasi-documentaire.

Il s’agît pourtant d’un scénario très travaillé, excellent et d’un montage également très élaboré. Quant à la direction d’acteurs, elle allie merveilleusement naturalisme et justesse de ton, rarement concil-iables. On reste longtemps hanté par le plan d’Assita accroupie, tenant son bébé et hurlant sa douleur, devant Igor, impuissant à l’aider. On pense à Wanda, le film de Barbara Loden. Mais il faut remonter au très grand et méconnu Bako, l’autre rive de Jacques Champreux, un film scandaleusement absent des écrans (petits et grands), pour trouver une force équivalente. L’interprétation de Jérémie Renier (Igor), d’Olivier Gourmet (Roger) et d’Assita Ouedraego (Assita) est digne du prix d’interprétation que Rosetta, le film suivant des frères Dardenne, a obtenu cette année à Cannes (en même temps que, excusez du peu, la Palme d’or à l’unanimité).

            Un chef d’œuvre !

 

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