lundi 22 mars 2021

Quatre minutes

 

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Vier Minuten (Quatre minutes) de Kris Kraus (2006)

 Traude Krüger enseigne, depuis 60 ans, le piano à des détenues. Mais les subventions n’en finissent pas de diminuer et le directeur de la prison fait comprendre à Traude qu’elle enseigne peut-être pour la dernière année.

Et pour cette dernière année, elle va enseigner à Jenny, une jeune femme condamnée pour meurtre, violente, incontrôlable, rebelle à toute discipline, mais musicienne prodige.

Traube est une femme forte et obstinée et elle décide que Jenny se présentera au concours d’entrée au Conservatoire.

Dès le début, les deux femmes se heurtent.

Au niveau de l’affrontement entre les deux personnalités des deux femmes, le film a tendance à toujours aller un peu là où on l’attend. Mais c’est peut-être le seul reproche sérieux qu’on peut lui adresser.

Et c’est justement dans ces deux personnalités que le film est déconcertant, car ces deux femmes sont dures et ne s’attendrissent jamais. La seule échappatoire, on la trouve dans l’humour dont elles font preuve l’une envers l’autre ou envers les autres : lorsque le directeur de la prison demande à Traude de l’appeler « monsieur le directeur », elle lui répond :

« Vous me rappelez mon ancien patron !

-        Il voulait que vous l’appeliez monsieur le directeur aussi ?

-        Non… Sturmbahnführer ! »

La réalisation est d’une grande sobriété et tout le champ est laissé aux deux interprètes : Monica Blaibtreu (Traude) et Hannah Herzsprund (Jenny) nous offre un grand numéro.

Beaucoup moins connu que Goodbye Lenin ou La Vie des autres, Quatre minutes s’il ne vaut pas le deuxième est, de loin, très largement supérieur au premier.

 

 

 

 

 

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