lundi 22 mars 2021

Selfie

 

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Selfie (2019) de Marc Fitoussi, Thomas Bidegain, Tristan Aurouet, Cyril Gelblat et Vincent Lebasque

VLOG – Lucas Pérez est un petit garçon atteint d’une maladie mortelle. Ses parents ont créé un blog qui est suivi par près de deux millions de « likeurs » et qui, du coup, rapporte beaucoup d’avantages aux Pérez. Mais Lucas guérit.

RECOMMANDÉ POUR VOUS – Romain a mis sa vie dans « son algorithme » qui décide de tout ce qu’il doit acheter.

LE TROLL – Bettina est prof de français et elle doit, au quotidien, se battre contre l’inculture « 2.1 » de ses élèves, tous fans de Toon, une « star » des réseaux sociaux. Bettina va « troller » Toon.

2,6/5 – Florian doit acquérir un 4/5 sur un site de rencontre pour pouvoir sortir avec Jeanne. Mais il n’a que 2,6.

SMILEAKS – Chantal a organisé le mariage de sa fille Emma sur une île où « on ne capte pas ». Et pendant le mariage a lieu un « séisme informatique » international, le Smileaks : tous les échanges sur réseaux sociaux, même les plus privés, sont rendus publics…

Nous vivons dans un monde toxique…

Ce monde est « fabriqué » par cette invention récente et venimeuse, les « réseaux sociaux ».

On peut rêver de ce que les brillantissimes scénaristes et réalisateurs de ce qu’on appelle encore « la comédie italienne » auraient pu faire avec un matériau de base de cette trempe : des comédies fines intelligentes avec des coups de théâtre drôlissimes et des gags très spirituels même (et surtout !) lorsqu’ils se situaient en-dessous de la ceinture.

Ici, ce n’est ni fin, ni intelligent, ni spirituel, même quand ça se situe au-dessus de la ceinture.

D’une façon générale, on est plus dans le stand-up à la mode, style « machin comedy club » que chez Dino Risi.

Comme tous les films à sketches, le film n’est pas uniforme : en général, on dit qu’il n’est pas uniformément bon. Ici, on dira plutôt qu’il n’est pas uniformément mauvais !

« La toile » et ses dégâts, principalement les « réseaux sociaux », devraient être la source de très bons scénarios, tant comiques que dramatiques.

Malheureusement, mis à part Le Jeu de Fred Cavayé, je n’ai encore rien vu de bien intéressant traitant du sujet des réseaux sociaux qui sont passés d’une belle invention « ouvrant sur la convivialité » à une épouvantable calamité, réceptacle de haine, catalyseur de lynchage. Les réseaux sociaux n’ont pas encore provoqué de guerre, mais ça pourrait bien arriver, car les États-Unis, « démocratie la plus puissante du monde », ont à leur tête un taré psychotique qui « tweete » à longueur de temps.

C’est dire que ce « phénomène de société » mériterait, également sur le ton de la comédie, d’être le sujet de films intelligents, même si on peut, globalement, estimer que perdre tant de temps, tant d’énergie dans un tel foyer de haine et de honte, c’est un peu con ! Et ce film-ci est un film globalement bête sur des cons !

Seul le sketch Smileaks relève franchement le niveau.

Pour le reste, sur le papier, ça semble intelligent, mais c’est passablement foireux… bien joué, mais foireux !

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