vendredi 5 mars 2021

La Belle promise

 

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Villa Touma (La Belle promise) de Suha Arraf (2014)

Badia Touma arrive chez ses tantes.

La villa Touma était, avant la guerre des six jours, la maison d’une famille de « l’aristocratie » chrétienne de Ramallah.

Mais ce n’est plus qu’une famille déchue qui a tout perdu et les trois sœurs, Juliette, Violette et Antoinette, ne sont plus que trois vieilles filles desséchées qui n’intéressent personne.

Badia, fille du frère renié par la famille, est également fille d’une musulmane, ce qu’on ne lui pardonne pas et ce qui fut, précisément ce qui valut à son père sa répudiation. Seule Antoinette Touma, la plus jeune des trois sœurs et la plus jolie, fait preuve d’un peu de compassion pour sa nièce, à peine plus jeune qu’elle.

Violette Touma est une vieille garce, hystérique et hargneuse.

Quant à Juliette, c’est elle qui dirige tout et régente tout.

Badia est bien obligée de se soumettre, d’autant que Juliette s’est mise en tête de la marier le plus rapidement possible.

Alors on nous refait le coup des cadavres dans le placard dans les milieux bourgeois et du grotesque des grenouilles de bénitier.

Cette version palestinienne des Dames aux chapeaux verts de Germaine Acremant, roman satirique du début du siècle dernier qui fut l’objet de trois adaptations cinématographiques[1], est beaucoup moins drôle que les adaptations en question et n’ont pas leur charme suranné.

Car ces « dames » -ci (qui ne sont que trois et non quatre comme chez Acremant) sont surannées, mais sans charme et, à force d’ellipses qui sont autant de secrets pour le spectateur (correspondant aux « secrets de famille » des héroïnes qu’on ne nous révèle que partiellement et au compte-gouttes), on comprend d’autant moins que l’intérêt se délite, on s’ennuie et on attend que ça se termine. La réalisation et l’interprétation, l’une et l’autre sans finesse, n’arrangent rien.



[1] Ces dames aux chapeaux verts (1929 – muet) d’André Berthomieu – (1937) de Maurice Cloche – (1949) de Fernand Rivers

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