mardi 2 mars 2021

Le Village de carton

 

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Il Villagio di cartone (Le Village de carton) d’Ermanno Olmi (2011)

 Un vieux prêtre assiste, impuissant, à la désacralisation de son église. Et il décide de rester y vivre.

Un groupe d’Africains fraîchement débarqués clandestinement trouve refuge dans cette église.

Tout en les protégeant, le prêtre s’interroge sur sa foi et sur son sacerdoce. Il s’oppose ouvertement aux autorités qui ont été averties de la présence des « clandestins » par le sacristain.

On est bien chez Olmi.

Dans chaque plan de visage, la perfection de l’image nous renvoie au réalisateur de La Légende du saint buveur ou de L’Arbre aux sabots.

La superbe photographie de Fabio Olmi, le fils du réalisateur et son directeur de la photographie depuis La Légende du saint buveur, est un écho parfait à cette histoire humaniste que d’aucuns ont trouvé pesante.

Comme toujours Michael Lonsdale est grandiose dans le rôle de ce vieux prêtre désabusé qui tiendra tête à la fois aux flics et aux malfrats, venus pour chasser ou pour exploiter les immigrants.

C’est à partir de l’arrivée de ces Africains que le film décolle, car le début (peut-être un peu trop curaillon) offre beaucoup moins d’intérêt.

Mais la générosité du propos et la beauté esthétique de l’œuvre emporte l’adhésion, même si d’aucuns (les mêmes !) l’ont trouvé très lent et lui ont reproché son huis clos théâtral.

Comment ne pas être ému par ce « village de carton » : les réfugiés ont reconstitué une sorte de village de tentes en se servant des bancs de l’(ex-)chapelle, de couvertures et de cartons qui servent de « structures » à ce camp improvisé.

Olmi filme chaque visage avec précision dans des plans d’une beauté à couper le souffle.

Et puis, il y a Lonsdale !

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