mercredi 10 mars 2021

Muriel

 

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Muriel’s Wedding (Muriel) de Paul J. Hogan (1994)


Muriel Heslop n’est pas vraiment gâtée par la nature : elle est grosse, elle est sotte, elle est fan du groupe ABBA et elle passe sa vie à rêver devant les soap de la télévision et devant les photos de robe de mariée. De plus, elle est dotée d’une famille passablement atteinte : son père, beauf gueulard du genre « qui s’est fait tout seul », sa mère, totalement effacée et maniaco-dépressive et des frères et sœurs assez tarés.

Muriel est au chômage et pour aller au mariage d’une de ses « copines », une bande d’idiotes modèle « Poupées Barbie » qui, en réalité, ne peuvent pas la supporter, elle vole une robe.

Son père, ne sachant plus que faire d’elle, lui fait un chèque pour qu’elle puisse aller travailler avec une représentante en cosmétique qui se trouve être sa maîtresse. Mais Muriel touche le chèque et se paie des vacances dans une sorte de « Club Med » local. C’est là qu’elle retrouve Rhonda, une amie d’enfance, grâce à qui sa vie va changer.

Précédé de quelques 14 jours par le fameux Priscilla, folle du désert, Muriel nous faisait découvrir un cinéma australien en pleine vigueur et avec d’autres atouts que le tiroir-caisse façon Crocodile Dundee.

On apprenait, entre autres, par ces deux films (Priscilla et Muriel) qu’ABBA, le groupe suédois ringard des années 70, faisait un tabac au pays des kangourous.

L’histoire, l’évolution morale et intellectuelle d’une fille moche, se fait par étape et, dans un premier temps, le remède semble pire que le mal puisque la nouvelle ambition de Muriel est de faire des « pétasses » qui l’ont rejetée ses demoiselles d’honneur pour son mariage ou, tout au moins, cette parodie de mariage à laquelle elle se raccroche. Le personnage de Rhonda, « initiatrice » de Muriel et véritable porte-parole du réalisateur, serait peut-être beaucoup plus convenu si la maladie et la paralysie ne révélaient ses failles et ne la ramenaient au milieu des autres.

Plus qu’habile, le scénario est d’une grande honnêteté et d’une intelligence remarquable. La réalisation est à l’unisson de cet impeccable scénario. Quant à l’interprétation, elle est superbe avec une mention particulière pour Rachel Griffiths dans le rôle de Rhonda et surtout la fabuleuse Toni Collette, inoubliable Muriel.

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