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Goodbye Lenin (2002) de Wolfgang Becker
A la fin des années 70, à Berlin-Est, le tout jeune Alex Kerner regarde à la télévision les exploits d’un cosmonaute est-allemand qui a rejoint l’équipage soviétique du dernier vol Soyouz, alors que deux agents de la Stasi rendent visite à sa mère et lui pose des questions sur son mari en voyage d’affaires en Allemagne de l’Ouest.
Le 7 octobre 1989, la R.D.A. fête en grandes pompes ses quarante ans d’existence. Alex Kerner est un jeune homme et son père n’est jamais revenu. Les citoyens berlinois de l’Est manifestent pour la liberté de la presse et la liberté de circulation. Alex participe à cette manifestation et sa mère l’aperçoit. Son cœur de socialiste convaincu ne résiste pas et elle fait un infarctus.
Elle reste dans le coma pendant huit mois, huit mois pendant lesquels le mur de Berlin est tombé et l’Allemagne réunifiée. Lorsque la mère d’Alex sort du coma, le médecin prévient Alex et sa sœur qu’une nouvelle émotion pourrait tuer leur mère.
Alex se voit donc obligé de « reconstituer » la RDA pour que sa mère ne soupçonne pas que le pays pour lequel elle avait tout sacrifié n’existe plus.
En 1969, Edouard Molinaro réalisait l’adaptation d’une pièce à succès avec Louis de Funès. C’était Hibernatus qui racontait les déboires d’un homme d’affaires confronté à une situation pour le moins bizarre : le grand-père de sa femme disparu au pôle nord au début du siècle était retrouvé congelé et ramené à la vie. Afin de lui éviter toute émotion qui put lui être fatal, toute la maison devait revivre comme à la Belle Epoque et la petite fille du rescapé, épouse de l’industriel, devait se faire passer pour sa mère. Le film fut un immense succès, comme tous les films interprétés par Louis de Funès à l’époque.
L’« hibernation » de l’héroïne de Goodbye Lenin est un coma qui ne dure que huit mois, mais quels huit mois ! La chute du mur de Berlin, la fin de l’Union Soviétique et donc, de la RDA, l’occidentalisation des Allemands de l’Est et la réunification de l’Allemagne. Huit mois qui valent largement les soixante-dix ans du film de Molinaro. Alex va donc réinventer une nouvelle RDA au fur et à mesure des découvertes que fait sa mère, souvent par accident, après son réveil.
Après un démarrage un peu lent, le film prend sa vitesse de croisière dans tout l’épisode pendant lequel Alex doit remeubler son appartement « à l’ancienne », retrouver des produits alimentaires qui n’existent plus, etc…
Puis tout cela s’enlise et le film patine de nouveau jusqu’à son dernier quart d’heure pendant lequel on apprend que la mère se trouvait être l’auteur d’une supercherie équivalente à celle de son fils, puisqu’elle a fait croire à ses enfants, pendant des années, que leur père s’était enfui à l’ouest avec une autre femme alors que l’intention de l’homme était de faire venir sa famille à l’ouest. Mais sa femme, par crainte des représailles, préférait s’installer dans le système Est-Allemand.
Le film n’est pas inintéressant et sa mise en scène est nerveuse de bout en bout, malgré un scénario qui, comme je l’ai dit, se traîne en de très longs moments. Le film eut gagné à être coupé d’une bonne demi-heure et l’interprétation est correcte, sans plus. Mais il faut lui reconnaître un final très réussi dans lequel on croit percevoir les remerciements muets de la mère pour l’amour que son fils lui porte.
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