jeudi 7 octobre 2021

Body Snatchers

 

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Body Snatchers (1992) d’Abel Ferrara


Carole Malone, jeune fille d’une vingtaine d’années, se rend avec son père Steve, sa belle-mère et son petit frère Andy dans une base militaire où son père, scientifique et civil, vient faire une inspection. Juste avant d’arriver, dans les toilettes d’une station-service, elle est agressée par un soldat qui s’est réfugié là et qui lui dit : « Ils sont là, ils te prennent quand tu dors ! »

Elle se lie d’amitié avec la fille du commandant de la base et fait la connaissance d’un jeune soldat. Mais son père n’apprécie pas ses nouvelles relations.

Peu après, Andy prétend que sa mère n’est pas sa mère : en fait, il semble être victime d’une psychose qui se répand dans toute la base. Très rapidement, les plaintes disparaissent, car le plus gros des effectifs de la troupe semble avoir basculé dans l’autre camp, celui de créatures identiques aux humains qu’ils ont remplacés pendant leur sommeil. Les quelques humains qui restent luttent pour garder leur personnalité et une véritable guerre civile est déclenchée.

Seize ans après avoir produit le film de Philipp Kaufman, Robert H. Solo se remet au travail et produit la troisième (et dernière à ce jour[1]) adaptation du roman de Jack Finney.

La première version, celle de Don Siegel (L’Invasion des profanateurs de sépultures) avait pour cadre la petite ville de Santa Mira, la deuxième San Francisco : cette troisième version nous montre une base militaire infectée (infiltrée) par les désormais fameuses créatures sorties des cosses et qui ont pris la place des humains. De plus, la famille de l’héroïne vient de Washington.

L’évolution entre les trois versions est évidente : dans la première, l’infection, circonscrite à une petite ville, sera jugulée d’où le « Happy End ». Dans la deuxième, il s’agit d’une grande ville et le film se termine plutôt mal. Dans cette version-ci, c’est l’armée américaine, la plus puissante du monde, qui a reçu - et transmet ! - la peste extra-terrestre. Et la fin reste volontairement ambiguë : le sauvetage de Carole n’est probablement qu’un leurre.

L’atmosphère est encore plus pesante et angoissante que dans les autres versions et le film est excellent. Ferrara, comme ses prédécesseurs, n’a que très peu recours aux effets spéciaux et, une fois de plus, ce refus du spectaculaire s’avère payant.

La mise en scène, impeccable, est toujours « extérieure », en retrait, et les acteurs eux-mêmes jouent de façon mesurée, presque froide, ce qui distille une angoisse supplémentaire puisqu’on ne sait jamais si les personnages sont encore humains ou déjà « passés de l’autre côté ». Le scénario est totalement différent des deux autres et c’est peut-être, lorsqu’on connaît trop les deux autres versions qu’une espèce de malaise s’installe qui le fait moins apprécier que les deux autres.



[1] Une quatrième version a été tournée en 2004 par Olivier Hirschbiegel sous le titre Invasion

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