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France (2021) de Bruno Dumont
France de Meurs est une journaliste de télévision très en vue : à la fois journaliste de plateau et envoyée spéciale sur toutes les scènes de guerre (Sic !).
A la suite d’un accident de la circulation dont elle est responsable, elle se « remet en question ».
Qui plus est, ses relations avec son mari sont plutôt tendues et elle a l’impression que « tout fout le camp ».
Je crois que nous sommes face au film le plus bête de l’année.
Bruno Dumont a beaucoup de mal à manier le pastiche et l’humour (malgré toutes les dithyrambes neu-neus qu’on a pu entendre à propos de P’tit Quinquin et de Ma loute, ces deux crétineries sidérales). Face à cette crétinerie de plus, ses (nombreux) thuriféraires se sont un peu vu obligés de rendre les armes, à part quelques acharnés qui ne veulent pas en démordre : Dumont est un génie !
Voici les faits : une journaliste « de terrain » de type Clarissa Ward, mais également et dans le même temps (resic !), une pétasse de plateau de type… (mettez le premier nom qui vous vient à l’esprit…ou en mémoire) est « traumatisée » (elle pleure beaucoup !) après un « accident » qu’elle a provoqué sur la voie publique : elle a renversé (à 5km/h) un scooter et le jeune homme du scooter à subi un traumatisme violent à la jambe (?) qui lui vaut quinze jours d’incapacité temporaire de travail (c’est cher payé !). Et France, pleine de compassion, semble, elle, subir une incapacité définitive de travail. Alors elle va quitter son mari terne et godiche (Benjamin Biolay) et son imprésario-fan hystérique et gourou vulgos, pétasse et conne (Blanche Gardin) pour partir en cure et s’offrir une partie de jambes en l’air… pardon… une histoire d’amour avec un jeune homme romantique qui va s’avérer être un paparazzi.
Les scènes de « terrain » sur « tous les fronts » sont terriblement grotesques, quel que soit ce qu’on peut penser de certaines scènes de guerre indéniablement « pipeautées » sur certains médias. Quant aux scènes « de plateau », elles ne sont pas mieux traitées : on entend un des « poseurs-pisseurs » invité par France (comme on en voit tant sur nos chaines d’information continue, ou plutôt sur nos chaines d’information continuellement rediffusées) parler du « philosophe Bertold Brecht ». Certes les thèmes du théâtre de Brecht se plie très bien aux interprétations philosophiques, mais ça fait avant tout de lui… un dramaturge.
La musique de Christophe ne se remarque pas et c’est probablement une bonne chose.
Malheureusement, nous n’avons pas la même chance avec le casting. Passons sur Gaétan Amiel dans le rôle du chiard de France (les enfants sont rarement bons au cinéma, surtout dans les films français). Benjamin Biolay est égal à lui-même, poseur, arrogant, nul. Blanche Gardin, elle, se surpasse et s’achemine lentement, mais surement vers le titre de l’actrice la plus mauvaise et la plus vulgaire de notre pays.
Reste Léa Seydoux qui fait ce qu’elle peut pour sauver son personnage de Claire Chazal en crise et qui le fait plutôt bien et même très bien.
Je m’aperçois que j’ai oublié Emmanuel Arioli dans le rôle du dragueur de bas de piste, mais ce n’est pas un hasard : on ne sait trop qui du rôle ou de l’acteur est le plus oubliable.
Pour dénoncer les médias, il eut fallu un vrai pastiche, beaucoup d’humour, de second degré et un soupçon d’autodérision.
Mais Dumont ne sait pas ce qu’est l’humour et encore moins le second degré. Quant à l’autodérision, sans doute est-il trop conscient de son génie !
Il a voulu (se ?) prouver qu’il pouvait faire un film « mainstream ». Tentative ratée ! Et ici, on ne peut même pas dire « Bien essayé ! ».
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