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Au nom du fils (2012) de Vincent Lannoo
Elisabeth est une catholique très pieuse. Elle anime une émission sur Radio Espoir Chrétien dans laquelle elle répond aux « âmes en détresse » qui appellent pour lui demander conseil.
Son mari, à son insu, fait partie d’un commando catholique intégriste : c’est au cours d’un « stage » qu’il se tire accidentellement une balle dans la tête.
Elle loge chez elle la Père Achille qui co-anime son émission de radio. Mais le père Achille doit quitter la ville.
Lors d’une des émissions, elle reçoit l’appel d’un enfant de quatorze ans qui avoue son homosexualité et son amour pour le prêtre qui habitait chez lui.
Elisabeth s’aperçoit qu’il s’agit de son fils et veut avoir une explication avec lui. Mais l’adolescent se suicide.
La fervente catholique perd ses repères et ne trouve dans son entourage aucun soutien.
Elle va violemment prendre les choses en main.
Selon moi, un film dans lequel on dessoude joyeusement un évêque, une bonne sœur et une bonne dizaine de curés ne peut pas être vraiment mauvais.
La religion est, a toujours été et sera toujours avant tout l’opium du peuple. Pour apporter du baume à leur douleur, les premiers humains ont créé des dieux à leur image. Et, somme toute, c’était une bonne thérapie.
Mais en s’inventant des dieux, les mêmes humains ont créé des tabous, des interdits, des drogues et quelques petits malins se sont intronisés « prêtres » et c’est là que le baume est devenu drogue. Et cette drogue est vite devenu mortel, non pour ceux qui y succombaient, mais pour ceux qui n’y succombaient pas, voire ceux qui refusaient d’y succomber et ne voulaient succomber à rien. Des milliards d’êtres humains sont morts tués par cette drogue qui est la seule qui a détenu (et qui détient encore dans certains pays) le pouvoir de vie et de mort sur les sujets de pays entiers.
Il est assez remarquable que ce film soit sorti en France 10 jours après la canonisation de l’obscurantiste médiéval Wojtyla, assassins de quelques milliers d’Africains morts du sida, propagandiste éhonté des mouvements les plus intégristes au sein de l’église catholique (Renaissance, Opus Dei, etc.…) et, surtout, soutien indéfectible et gluant de la pédophilie clérical.
On sent l’extrême jubilation que le réalisateur et son scénariste Philippe Falardeau ont éprouvé en « mettant à mort » cinématographiquement tous ces pourris à qui des chefs de famille croyants et bêlants avaient confié leurs enfants, en toute innocence, sans savoir qu’ils avaient fait entrer le loup dans la bergerie.
Elisabeth, après le suicide de son fils, part à la chasse au(x) loup(s). Elle ne le fait pas par conviction, tout d’abord : elle y est poussé par l’arrogance diffamatoire d’un évêque aussi haut sur l’échelle de la déchéance morale (la vraie, pas celle que dénoncent les curetons) que dans la hiérarchie catholique qui insulte le jeune disparu devant sa mère sans la moindre compassion.
Il sera le premier meurtre d’Elisabeth et lorsqu’elle brandit sa théière, on sent comme un frisson de jouissance parcourir la salle.
Malheureusement, le successeur de cette ordure, le « parrain » d’Elisabeth, peut-être pire que cet évêque, survivra, lui. Quel dommage !
Certes, on ne peut pas dire que le film fasse dans la dentelle dans son anticléricalisme déclaré et assumé, mais, comme dirait l’autre, « C’est ça qu’on aime ! ».
Il n’y a là-dedans que des cathos tarés : l’évêque homophobe, le prêtre arriviste, les « pédophiles » arrogants, le prêtre « Rambo » taré qui se prend pour un croisé, les « bonnes femmes » culs-bénis hystériques de la scène (hilarante) de l’enterrement, sans parler des anonymes auxquels Elisabeth répond dans son émission.
Respectivement, ces tarés sont Jacky Nercessian (l’évêque), Philippe Nahon (Père Taon), Albert Chassagne Baradat (« Rambo ») et ils sont tous magnifiques (comme comédiens, je veux dire !), dominés cependant par Astrid Whettnall, remarquable Elisabeth.
L’athée intégriste que je suis les remercie.
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