jeudi 21 octobre 2021

Au service du tzar

 

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Au service du tzar (1936) de Pierre Billon


A la grande époque de l’amitié franco-russe, de l’emprunt et de l’entremet assortis, un comte russe s’apprête à épouser une danseuse légère et française. Mais l’intervention de la famille de l’aristocrate fait fuir la danseuse.

Le comte, pas vraiment traumatisé, rentre dans son pays et fait la connaissance d’une belle inconnue qu’une série de malentendus fait passer pour sa femme alors qu’il s’agit, en fait, d’une révolutionnaire qui a pour mission de tuer l’archiduc impérial.

Elle tombe amoureuse du comte qu’elle épouse réellement, ce qui ne facilite pas sa mission.

Kœgnismark de Pierre Benoit avait été un immense succès de librairie dans les années vingt. Deux versions cinématographiques, l’une muette de Léonce Perret en 1924 et l’autre parlante de Maurice Tourneur en 1935, avaient obtenu un succès équivalent et, d’une certaine manière, lancé la mode des mélodrames bourgeois sur fond de vieilles monarchies d’Europe centrale et d’intrigues de palais, mode nostalgique d’un monde que la première guerre mondiale, encore toute proche, avait définitivement enterré.

Au service du tzar en est un exemple. L’espionnage est un prétexte à faire se succéder chevauchées, scènes de bal et complications diplomatiques.

C’est aussi l’occasion de retrouver tous ces comédiens très en vogue à l’époque et dont certains, il faut bien le dire, ont beaucoup de mal à « passer » aujourd’hui.

Si Alfred Adam et Alcover font des numéros savoureux, si Roger Karl et Suzy Prim nous offrent quelques bons moments, les deux interprètes principaux ne peuvent guère être appréciés aujourd’hui qu’au second degré : Pierre-Richard Wilm est le jeune premier gominé et précieux-type du cinéma français de l’époque et la belle Véra Korène est bien justement oubliée.

On peut y ajouter un scénario qui se traîne et une réalisation sans relief. Bref, c’est plus à voir comme un document sur un film standard de l’époque, bien qu’il en existe d’autres et de plus prestigieux.

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