vendredi 8 octobre 2021

Une nuit

 

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Une nuit (2011) de Philippe Lefèbvre

 Simon Weiss est commandant de police. Il est « de la mondaine » et comme souvent pour ceux de cette brigade, il est surveillé et suspecté par l’I.G.S.

Ce soir, il a une nouvelle et toute jeune co-équipière Laurence Deray qui lui sert de chauffeur. Ils vont tous deux faire la tournée des boîtes : celles où Simon « touche », celles où il y a ses amis, celles où il y a ses ennemis.

Mais les frontières de l’une à l’autre sont poreuses et pour lui, pris entre les truands et l’I.G.S., tout devient dangereux.

Drôle de film, en vérité !

D’abord, ça se veut une tragédie classique : unité de lieu (Paris la nuit : le lieu est vaste, mais il est aussi unique et particulièrement bien respecté ici), unité de temps (une nuit comme l’indique le titre) et, au bout du compte, unité d’action puisque les différentes « visites » que font Simon et Laurence aux bars de nuit sont, en fait, les pièces d’un puzzle dont l’enjeu est la perte de Simon à travers l’image floue de son meilleur ami Tony Garcia et la « surveillance » habile dont le commandant « ripoux » est l’objet et qui ne nous sera dévoilée qu’à la fin.

Et le film joue sur les codes de la tragédie classique avec autant de maestria qu’il joue sur les codes du film noir « à l’ancienne » (les meilleurs !) comme dans les Becker, les Dassin et les Decoin de la grande époque, celle du Grisbi, celle de la Chnouf et autre Rififi.

C’est d’ailleurs là qu’on voit que le grand style, ça ne se démode pas ! Roshdy Zem et Sara Forestier, c’eut pu être Jean Servais et Magali Noël ou Jean Gabin et la toute jeune Jeanne Moreau.

Et il y gros à parier que le film de Philippe Lefebvre n’est pas prêt de se démoder, non plus.

Il a la grâce et l’intelligence des grands films.

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