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1:54 (2016) de Yan England
Tim et Francis sont deux amis inséparables.
Mais alors que Tim se sent attiré par Francis, celui-ci n’ose pas avouer à son ami qu’il est homosexuel et amoureux de lui.
Les deux garçons sont harcelés par Jeff qui est « champion » de course du lycée.
Francis finit par craquer et se suicide. Tim décide de le venger et de battre le record de Jeff au 800 mètres, 1 minute 54.
Mais les réseaux sociaux sont une arme terrible… et mortelle.
On oublie souvent que Zuckerberg n’était jamais qu’un boutonneux qui a inventé Facebook pour se venger des râteaux systématiques que lui infligeait la gente féminine.
Né d’une histoire de cul, Facebook et, d’une façon générale, ce café du commerce numérique et, au bout du compte, hautement nuisible qu’on nomme pompeusement les « réseaux sociaux », permet de colporter de diffuser et d’infuser comme on le dit fréquemment le pire et le meilleur, sachant que, globalement, on trouve plus facilement le pire que le meilleur.
Et ici, Facebook, c’est vraiment le pire.
Tim et Francis paieront le prix fort… même si ceux qui auront provoqué la tragédie se répandront en larmes de consternation… mais après !
Le malaise des post-adolescents peut mener très loin et il mène loin ici. Et ce malaise passe par l’homophobie et ces immondes poubelles et déclencheurs de haine que sont les réseaux sociaux.
Le parti-pris de la réalisation, c’est de coller à son héros ce qui peut avoir ses limites : lorsque Tim, lors de la fête, n’a plus, alcool et herbe aidant, toute sa tête et souffre d’une certaine confusion mentale qui le fait prendre le jeune homme qui le drague et va finir par coucher avec lui pour Francis, son ami disparu, le spectateur aussi est en pleine confusion.
Cette réserve mise à part, la mise en scène est impeccable, rythmée et très efficacement soutenue par un casting remarquable.
Sophie Nélisse incarne Jennifer, l’un des personnages les plus riches de l’histoire, cette jeune fille amoureuse transie d’une intelligence hors pair qui sera le vrai soutien de Tim.
Lou-Pascal Tremblay (Jeff) et Anthony Terrien sont le duo malfaisant responsable du drame.
Ces trois jeunes comédiens, comme tous ceux qui les entourent, sont juste parfaits.
De même, bien sûr, que le déjà grand Antoine-Olivier Pilon, le Steve de Mommy, qui confirme ici son immense talent.
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