mardi 26 octobre 2021

Une heure de tranquilité

 

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Une heure de tranquilité (2014) de Patrice Leconte

Michel Leproux est un passionné de jazz. Il vient de trouver un disque qu’il cherchait depuis des années.

Il ne pense qu’à rentrer chez lui pour l’écouter et pour cela, il éconduit son meilleur ami qui avait quelque chose d’important à lui dire et évite soigneusement sa maîtresse (qui est aussi la meilleure amie de sa femme) qui, pourtant, voulait lui parler avant qu’il ne rentre chez lui.

Alors qu’il s’installe pour écouter son disque, il est d’abord dérangé par sa femme de ménage qui renifle, par son voisin qui lui casse les pieds avec « la fête des voisins », son fils qui veut installer des réfugiés asiatiques, mais surtout, sa femme Nathalie qui, elle aussi, a quelque chose d’important à lui dire.

Et il ne peut naturellement pas écouter son disque.

Quand j’étais petit, le samedi soir, il y avait ce qu’on appelle aujourd’hui une « émission culte », voire une institution : Au théâtre ce soir.

Au début (j’avais treize ans), j’essayais de n’en rater aucune. J’aimais bien le théâtre de boulevard qui est un genre précis et méprisé, souvent à juste titre : ses ingrédients récurrents sont répliques à l’emporte-pièce, portes qui claquent, amants dans le placard, quiproquos souvent lourds…

Bien sûr, le théâtre de boulevard a ses lettres de noblesse : Feydeau, Courteline, Flers et Caillavet…

Titulaire d’un prix Interallié en 2004, Molière de la Meilleure pièce et Prix du Brigadier en 2014 (pour Le Père), Florian Zeller, avec son physique dix-huit-cent-trentesque et son regard ténébreux devint la coqueluche de l’intelligentsia bobo-parigote il y a une dizaine d’années (un peu comme Xavier Dolan, maintenant).

De caractère volontiers atrabilaire en vieillissant, lorsque j’ai une antipathie instinctive contre quelqu’un, je me prépare toujours à trouver nul ce que fait ce quelqu’un.

Par rapport à Xavier Dolan, je suis obligé de convenir que ce que j’ai vu de lui est (en partie) plutôt bon, même si le personnage est une tête à claques.

Je n’avais rien vu du maître Zeller. Et je dois dire que je ne suis pas déçu d’avoir pu « goûter » pour la première fois à une de ses « œuvres » : c’est un des plus mauvais boulevards que j’aie vus de ma vie !

Ici, on a tous les ingrédients de la médiocrité boulevardière : texte insipide, calembours faciles, situations grotesques avec, à la base évidemment, histoires de cul, vulgarité du propos, lourdeur des situations et des personnages (le voisin avec sa « Fête des voisins », le plombier pseudo-polonais, la boniche espagnole et, naturellement, idiote, le fils petit bourgeois qui crache dans la soupe, la femme dépressive, la maîtresse hystérique), le tout hurlé par de pauvres cabots …

Je n’ai su qu’après l’avoir vu que la pièce était de Florian Zeller et la présence du très médiocre Christian Clavier (dans un rôle, semble-t-il, plus à sa mesure qu’à celui du mirliton Luchini qui créa cette « merveilleuse » pièce au théâtre) ne m’encourageait pas à y aller. Seul le nom de Patrice Leconte m’a poussé.

J’aurais pas dû !

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