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Délicieux (2020) d’Éric Besnard
A la fin des années 1780, Pierre Manceron est le maître-queux du Duc de Chamfort.
Mais après avoir voulu « improviser » un amuse-bouche (à base de pomme de terre et de truffe, aliments considérés comme dégradants par l’aristocratie), il est chassé.
Il retourne dans sa maison natale dont il veut faire un relais de poste. Mais il a l’idée de vouloir améliorer le concept.
Une jeune femme, Louise, se présente chez lui pour qu’il la prenne comme apprentie. Avec l’aide de Benjamin, le fils de Pierre, ils vont inventer un nouveau concept : le restaurant.
Naturellement, c’est un curé qui « dénonce » le caractère trivial du « Délicieux », l’amuse-bouche créé par Manceron que tout le monde a, dans un premier temps, apprécié et qui lui vaudra d’être chassé…
… Et de se lancer dans une carrière de « restaurateur », ce que, d’après le scénario du film, il sera le premier à réussir.
En réalité, l’invention du « Restaurant » n’a pas été simple et elle a surtout été beaucoup plus « étalé dans le temps »[1]. Depuis le milieu du 15ème siècle au cours duquel sont nés les premiers cafés, jusqu’à l’apparition du premier restaurant considéré comme tel, il y eut quand même trois siècles : il ouvrit à Paris en 1765, dirigé par… un ex-marchand de bouillon, pas très loin de 1789, donc, mais à Paris et non au milieu de la campagne.
Mais si Délicieux ne raconte pas réellement l’invention du restaurant, il en est, d’une certaine manière la célébration.
Quant à la reconstitution d’époque, elle est très soignée.
De plus, les personnages sont incarnés par un excellent casting et ce sont des archétypes : Isabelle Carré, enjôleuse et têtue, Grégory Gadebois, bourru et bonhomme, Benjamin Laverhne, odieux et fat.
L’ennui gagne un peu lors d’un passage à vide vers le milieu du film, mais, fort heureusement, le scénario sort de sa torpeur peu après.
[1] Voir Naissance du restaurant Rick Fantasia in Le Monde diplomatique n° 811 – octobre 2021 – p. 23
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