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Doraibu mai kā (ドライブ・マイ・カー) (Drive my Car)
de Ryūsuke Hamaguchi (2021)
Yusuke Kafuku est un metteur en scène de théâtre. Il est marié à Oto qui est actrice.
Le couple, très uni, traverse une crise le jour où Yusuke apprend qu’Oto a eu une aventure avec son jeune partenaire au théâtre.
Mais Oto meurt subitement et Yusuke est terrassé par la douleur.
Il doit mettre en scène « Oncle Vania » à Hiroshima et il sent qu’il ne peut plus conduire. La production de la pièce engage la jeune Misaki Watari pour lui servir de chauffeur.
Un film sur la complexité des rapports humains nous évoque tout de suite Igmar Bergman et les critiques n’ont pas manqué d’y faire allusion.
Mais il ne faut oublier ni Tchékhov, ni Oncle Vania, ce qui est évident… puisque c’est dans le film !
Oncle Vania raconte la frustration d’un homme provincial, Vania, qui a servi d’intendant au mari de sa défunte sœur, un professeur citadin désormais vieux et remarié à une toute jeune femme dont Vania tombe amoureux.
Tchékhov aussi était un chantre de la complexité des rapports humains. Ici, Yusuke, qui met en scène Oncle Vania joue la carte de l’incommunicabilité en faisant interpréter tous les rôles de la pièce par des acteurs de langues différentes et le personnage le plus charismatique de la pièce, Sonia, est interprété en langage des signes par une comédienne sourde et muette qui se trouve être (on l’apprend au milieu du film) l’épouse du producteur de la pièce. Quant à l’interprète de Vania, c’est celui qui fut l’amant de la femme de Yusuke.
La fin du film est ouverte et surtout un peu énigmatique : Misaki fait des courses dans un supermarché et sort du centre commercial en rejoignant SA voiture, celle de Yusuke. En ce qui me concerne, je suppose que le « metteur en scène » et la « conductrice » « sont ensemble ».
Mais l’énigme pour moi consiste en cette question : était-il indispensable que le film durât trois heures ?
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