jeudi 7 octobre 2021

Une petite zone de turbulences

 

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Une petite zone de turbulences (2009) d’Alfred Lot

 Jean-Pierre Muret est un tout récent retraité. Il a commencé à se fabriquer une cabane dans son jardin. Il a une fille, Cathie, divorcée, un enfant, et un fils, Mathieu dont il ne veut pas savoir qu’il est homosexuel. Il semble heureux avec sa femme Anne.

Mais plusieurs choses vont venir le contrarier. Il y a le mariage de Cathie avec Philippe (que la famille a définitivement baptisé « bac moins six »), considéré comme un beauf. Il y a cette petite tache qu’il a sur la hanche que son médecin a qualifiée de bénigne, mais que Jean-Pierre, grand hypocondriaque, s’acharne à qualifier de cancéreuse.

Et au milieu de tout ça, il apprend qu’Anne le trompe.

La comédie à la française est, depuis longtemps et souvent avec juste raison, boudé par « les beaux esprits ». Celle-ci, lors de sa sortie ne fit pas exception à la règle.

Certes, toutes les situations sont un peu convenues : la crise du couple, les enfants dont les conjoints ne sont pas absolument ce que les parents souhaitaient (un beauf pour la fille et un homme pour le fils), le démon de midi, la cérémonie qui vire au fiasco, etc… Sans oublier le jeu impeccable d’acteurs rompus à l’exercice.

Mais il y a quelques petits plus dans cette comédie-là : la crise du couple, Jean-Pierre et Anne l’affrontent ensemble, mais sans se consulter. Le futur gendre (« Bac moins six ») qui va s’avérer beaucoup moins bête qu’il n’en a l’air et qui va même sauver la famille. Le démon de midi, c’est madame qui en est atteinte, alors qu’on ne s’y attend pas du tout. Et puis, il y a, comme moteur de tout ça, l’hypocondrie de Jean-Pierre.

Cette petite tache sur la hanche (que d’ailleurs le spectateur ne voit jamais) va devenir le moteur qui fait avancer Jean-Pierre et qui va l’obséder jusqu’à la volonté d’ablation (qui nous vaut une scène hilarante et un grand numéro de Michel Blanc).

Et puis, il y a les dialogues de Michel Blanc qui, à eux seuls, valent le déplacement.

Comme je l’ai dit, la comédie franchouillarde est vilipendée par ceux qui recherchent « autre chose » au cinéma, qu’ils soient critiques ou simples spectateurs. Mais chacun d’entre eux aura la petite comédie qu’il aime bien.

Grâce au dialogue de Michel Blanc, grâce au comédien Michel Blanc, à Miou-Miou, à Mélanie Doutey, à Gilles Lellouche, la comédie fait mouche. Il est un peu dommage que Cyril Descours et Yannick Rénier soient en deçà de leurs partenaires dans les rôles de Mathieu et d’Olivier, le petit ami de Mathieu. Il faut dire, à leur décharge, que les personnages sont beaucoup moins intéressants que les autres membres de la famille.

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