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L’Auberge rouge (1951) de Claude Autant-Lara
Un couple d’aubergistes diaboliques assassine et pille méthodiquement toute personne qui a le malheur de s’arrêter dans son auberge. Ils sont aidés dans cette sinistre besogne par leur domestique noir et leur fille qui leur amène les cinq occupants de la diligence qui la ramenait chez elle et qui a eu un problème de roue à proximité.
Le même soir, un moine, accompagné d’un novice, s’arrête également à l’auberge et la maîtresse de maison a l’excellente idée de se confesser, ce qui met le pauvre moine dans une situation périlleuse : comment se sauver et sauver les autres occupants de l’auberge et comment dénoncer les crimes commis à « l’auberge rouge » sans trahir le secret de la confession ?
Il s’agit d’une histoire vraie, celle de « l’auberge rouge » de Peyrabelle dans les Cévennes.
Jean Aurenche, Pierre Bost et Claude Autant-Lara ne sont pas les auteurs d’une longue série de chefs d’œuvres, certes. Mais Hitchcock, Ford, Lubitsch et Welles non plus, n’en déplaise aux « jeunes loups » de la nouvelle vague qui font, aujourd’hui, figure de vieux cons : la roue tourne !
Il est vrai que le plus virulent (le plus teigneux ?...) d’entre eux est mort il y a une quinzaine d’années. Mais ce pauvre Truffaut a quand même eu le temps de nous gratifier d’un certain nombre de navets trop cuits du cinéma français, qualifiés, comme de juste, de chef d’œuvres par une critique éternellement cooptée et cooptante, toujours prête à encenser ce pauvre Truffaut fustigeant la « qualité française » et qui n’a jamais fait QUE de la « qualité française ».
Aurait-il été capable de réaliser une œuvre aussi impertinente et aussi drôle que cette Auberge rouge ? Il n’est même pas permis d’en douter, la réponse est non.
Ce n’est pas un chef d’œuvre, certes, mais c’est une comédie parmi les plus réussies, même si Fernandel et Autant-Lara ont passé le tournage, paraît-il, à se bouffer le nez à cause d’une divergence de vue sur le personnage du moine.
Le film est un peu daté, mais cette patine est bien agréable.
Face aux deux monstres (Carette et Rosay) et au pauvre moine (Fernandel), les seconds rôles s’amusent dans des rôles également sur mesure : Grégoire Aslan, Jean-Roger Caussimon, Jacques Charon pour ne citer que ces trois-là. Seul le couple de jeunes premiers est, comme souvent, assez insipide et surtout assez niais au milieu de cette histoire parfaitement caustique.
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