mercredi 24 mars 2021

Heimat 2 – L’Exode

 

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Die andere Heimat – Chronik einer Sehnssucht (Part 2)

(Heimat 2 – L’Exode) d’Edgar Reitz (2013)

Suite à ses prises de position politiques et à la sévère répression dont les jeunes révolutionnaires ont été l’objet, Jakob est en prison.

Pendant ce temps, au village, Jettchen, la fiancée de Jakob, se retrouve enceinte de Gustav, le frère aîné. Elle est obligée de l’épouser et le jour de noces est celui du retour de Jakob libéré.

Jettchen met au monde une petite fille.

La santé de Margret se détériore : comme beaucoup de gens pauvres de cette époque, elle est atteinte de tuberculose.

On se perd un peu dans les méandres de l’œuvre de Reitz.

D’abord, il y a la série de 1984 qui raconte ce petit village du Hunsrück de 1919 (le difficile après-Première guerre mondiale en Allemagne) à 1984, c'est-à-dire l’Allemagne qui n’attend plus que la chute (imminente) du communisme pour se réunifier.

Ce sera chose faite le 9 novembre 1989. C’est le jour où débute Heimat 3 (pourquoi ?[1]), une suite de plus de dix heures qui raconte le même village de 1989 à 2002.

Et onze ans plus tard, il s’attaque aux origines de l’histoire dans Heimat 1 et Heimat 2 (ce qui expliquerait le 3) : c’est l’histoire du village de l’origine de son histoire « allemande » de 1842 à 1848, les origines du pays qui, après bien des vicissitudes (et des guerres dont deux mondiales qui le mettront au ban de la société des nations) deviendra ce grand pays, démocratique et puissant, qui est l’Allemagne moderne.

Heimat 1 est très beau et très lié à cette histoire allemande des origines du pays. Un petit peu trop peut-être, car on ne comprend pas absolument tout si on n’est pas rompu à l’usage de l’historiographie allemande (ce qui est mon cas).

Heimat 2 s’attache plus à l’histoire du village et de la famille que nous avons appris à connaître.

Le héros des deux films, c’est Jakob, un paysan intellectuel et rêveur qui aspire à l’exode qu’il ne connaitra pas. C’est son frère aîné qui, après lui avoir pris sa fiancée et son avenir va lui voler son « rêve brésilien ».

Mais malgré la malhonnêteté de son frère, ses rêves, ses désirs et son intelligence le mettront toujours très au-dessus de son entourage.

Heimat 1 était très beau, mais sans aucune raison, Heimat 2 m’a paru encore plus beau : certains plans sont à couper le souffle.

Et lorsqu’on sort, on n’a plus qu’une envie, s’immerger complètement dans la série en commençant par ces deux superbes « prequels » (selon la terminologie américonne barbare), puis la série de 1984 avant le Heimat 3 de 2002.

Et puis, même (et peut-être surtout !...) parsemé de touches de couleurs, qu’est-ce que c’est beau le noir et blanc !



[1] Parce qu’il y a bel et bien une mini-série Heimat 2 en 5 épisodes (La première en comptait 11) qui n’a rien à voir avec le film présent (voir base de données Cinéma)