samedi 4 mars 2023

Ils sont vivants

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Ils sont vivants (2021) de Jérémie Elkaïm

Béatrice vient de perdre son mari, un flic violent d’extrême-droite. Elle est aide-soignante de nuit dans un hôpital du Pas-de-Calais.

Une nuit, en sortant de son travail, elle est accostée par une jeune migrant complètement perdu qui lui demande de l’accompagner en voiture à la « Jungle ». Là, elle rencontre des réfugiés et des bénévoles qui, sur l’échiquier social et politique se trouvent à l’opposé de ses convictions et de celles de son milieu.

Elle retourne à la Jungle pour distribuer les affaires de son mari non regretté. Elle y fait la connaissance de Mokhtar, un jeune instituteur iranien qui veut, comme presque tous les réfugiés de la Jungle, gagner l’Angleterre.

Dans le fameuse série « On ne fait pas de bon cinéma avec de bons sentiments », on a vu pire. Mais il est certain que celui-ci n’est selon la formule établie, « pas complètement abouti » : trop de gros plans, trop de caméra à l’épaule, trop d’allers-retours et trop de scènes répétées.

Ils sont vivants a tous les défauts d’un premier film intelligent, ce qui est plutôt une bonne chose dans le marasme des défauts de « premiers films bêtes ».

Il faut dire que Jérémie Elkaïm, déjà comédien et scénariste (notamment sur les films de son ex-compagne Valérie Donzelli), n’est pas complètement novice en ce qui concerne la chose cinématographique.

Le personnage de Béatrice semble peut-être un peu trop indifférent à tout, mais c’est aussi sa force.

A aucun moment, elle ne répond non aux sollicitations des membres de l’association qui s’occupe des réfugiés, pas plus qu’elle ne « s’excuse » auprès de son entourage « habituel » (très « FN ») de s’occuper de ce réfugié iranien (une abomination pour eux !). Marina Foïs donne à son personnage toute la force « d’inertie tranquille » dont peut-être capable une femme enfin libérée.

En fait, elle ne s’anime que lorsqu’elle est avec son amant et Elkaïm filme avec une sensualité toute particulière ces scènes-là.

L’autre personnage « fort » du film, Florian, le fils de Béatrice, est LE personnage qui attire l’empathie : il est à la fois la conscience du film et le regard du réalisateur. Le jeune Igor Van Dessel porte formidablement ce personnage.

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