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Charlie and the Chocolate Factory (Charlie et la chocolaterie)
(2005) de Tim Burton
La chocolaterie de Willy Wonka, « la plus belle chocolaterie du monde », est entièrement automatisée. Plus personne n’y a pénétré depuis de nombreuses années. Le grand-père de Charlie Buckett était, il y a bien longtemps, ouvrier de la chocolaterie.
A présent, la famille Buckett vit sur le modeste salaire que le père de Charlie gagne dans l’usine de dentifrice voisine et la vie est dure.
Willy Wonka vient de décider d’accorder à cinq enfants privilégiés le droit de visiter sa chocolaterie : les heureux élus seront ceux qui auront trouvé le ticket d’or dans leur tablette de chocolat Wonka et il n’y a , naturellement, que cinq tablettes qui contiennent un ticket d’or.
Les parents de Charlie lui offrent une tablette, en pure perte. Le grand-père sacrifie ses maigres économies pour lui offrir une seconde tablette, mais il n’y a pas de ticket d’or. C’est avec un billet trouvé dans la rue que Charlie achète une troisième tablette qui contient le ticket d’or.
La filmographie de Tim Burton raconte l’histoire d’une grande famille : Beetlejuice est lointain cousin d’Edward aux mains d’argent et du milliardaire Bruce Wayne, Batman. Le héros de Tim Burton est toujours un excentrique qui, loin d’aspirer à la « normalité », veut amener la « normalité » à lui.
Naturellement, il échoue systématiquement, même avec le soutien de gens « normaux » comme le couple fantôme de Beetlejuice, la famille adoptive d’Edward ou le journaliste à l’angélisme un peu benêt de Mars Attacks (dans ce dernier cas, les « héros » martiens seraient plutôt des anti-héros). Seul peut-être, Ed Wood n’est soutenu que par des excentriques dans son genre.
Ici, le héros véritable n’est pas Charlie, mais Willy Wonka, chocolatier fou dont la ressemblance avec Edward aux mains d’argent n’est pas que physique (Johnny Depp). Le père du premier était Vincent Price, l’interprète récurrent de monstres en tous genres dont les héros de Poe chez Corman. Celui de Wonka est Christopher Lee, immortel (c’est le cas de le dire !) Dracula de la Hammer. Et le parrain d’Ed Wood n’était-il pas Bela Lugosi (autre interprète de Dracula) ? Indéniablement, nous sommes dans une famille !
L’usine de Wonka, « meilleure chocolaterie du monde », est entièrement automatisée et le seul soutien « humanoïde » que s’octroie le chocolatier après la trahison d’humains « trop humains », est celui des Oompas-Loompas (tous interprétés par le même acteur, Deep Roy). Lorsque, pour une raison que nous n’apprendrons qu’à la fin, Willy Wonka fait de nouveau pénétrer des humains, ils ne seront que dix : les cinq enfants gagnants du fameux ticket d’or et leurs accompagnants.
Et ces tickets d’or, c’est Wonka lui-même qui les met dans les tablettes à la fin d’un générique qui nous fait passer toute la chaîne de fabrication du chocolat comme dans l’autre film, il nous faisait passer toute la chaîne de « fabrication » d’Edward.
Tous ces thèmes, ces récurrences, sont l’univers cinématographiques de Tim Burton, un univers fort, un monde à part, celui que seuls les très grands savent créer.
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