****
Beetlejuice (1988) de Tim Burton
Adam et Barbara, jeune couple « bobo », habite une maison pittoresque dans le Connecticut. Adam réalise une maquette de la petite ville où ils habitent et le jeune couple ignore l’acharnement de leur cousine, agent immobilier, qui veut leur faire vendre leur maison à de riches New Yorkais.
Mais, victimes d’un accident de voiture, Adam et Barbara meurent et sont condamnés à hanter leur chère baraque. La cousine peut vendre la maison à ses New Yorkais.
Ils sont quatre : madame est sculptrice (assez mauvaise) et ne se déplace jamais sans son assistant-mentor, faux médium et vrai pique assiette. Monsieur est spéculateur et sa fille (qui n’est pas fille de madame) appartient à la tendance « nihilo-gothique ».
Le couple de fantômes va s’acharner à les faire fuir, mais, après de vaines tentatives, ils se voient contraints de faire appel à une sorte de fantômes-voyou un peu psychopathe nommé Beetlejuice.
On connaît le goût de Tim Burton pour les gens décalés : un jeune homme peu humain qui a des ciseaux en guise de mains, un réalisateur fantasque et très mauvais, le roi des monstres d’Haloween qui veut devenir Père Noël, un jeune milliardaire qui joue les chauves-souris redresseuses de tort et même… des Martiens.
Ici, il y a quatre héros : un couple qui pourrait être normal si ses deux membres n’étaient décédés, un fantôme voyou un peu psychopathe et une jeune fille nihiliste qui épouse la cause de ces morts avec qui elle peut communiquer.
Les personnages secondaires ne sont pas mal non plus : une sculptrice snobe et allumée, un décorateur gourou, folle tordue et spirite escroc et un homme d’affaires qu’on devine véreux et passablement répugnant.
Et ces personnages habitués à dominer, à commander et détenant le pouvoir, Burton se paie leurs têtes et s’offre avec eux la scène la plus drôle du film, celle du dîner snob interrompu par un calypso « provoqué » par nos fantômes.
Geena Davis, Alec Baldwin et Winona Ryder sont les trois héros. Michael Keaton en fait des tonnes dans le rôle-titre, mais il le fait plutôt bien. Catherine O’Hara et Jeffrey Jones sont Delia et Charles, le couple infernale et Glen Shadix, le sous-Lagerfeld grassouillet de service. Mais n’oublions surtout pas Sylvia Sydney, vedette de You Only Live Once et de Fury de Fritz Lang et que Tim Burton réutilisera dans Mars Attacks dans le rôle, très important on en conviendra, de la grand-mère qui vient à bout des immondes envahisseurs. L’ex-star au visage poupin est ici une sorte d’assistante sociale post-mortem.
Et comme toujours chez Burton, le fantastique, adapté ici d’un conte d’Oscar Wilde (Le Fantôme de Canterville, non cité au générique) devient familier, presque banal, un banal maltraité par un grand gosse mal élevé et bourré de talent.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire