vendredi 18 mars 2022

L’Armée des douze singes

 

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Twelve Monkeys  (L’Armée des douze singes) de Terry Gilliam (1995)


Au début du 21ème siècle, ce qui reste de l’humanité vit dans des cellules souterraines. En 1996, la quasi-totalité des humains a péri, décimé par une épidémie.

James Cole, qui a été traumatisé par un  meurtre dont il fut le témoin dans son jeune âge, est envoyé dans le passé pour connaître l’origine de cette épidémie et, si possible, enrayé le cours de l’histoire.

A son arrivée « dans le passé », l’incohérence de ses propos le fait interner dans un hôpital psychiatrique où il fait la connaissance d’une psychiatre, le docteur Railly, et d’un jeune fils à papa, Jeffrey Goines.

Tout ce que sait James Cole, c’est qu’il doit retrouver la trace d’un groupuscule terroriste connu sous le nom d’ « Armée des douze singes » et qui serait à l’origine de la propagation du virus.

L’ogre hollywoodien est décidément insatiable : ici, il bouffe tout cru un court métrage de Chris Marker, un film quelque peu « expérimental », comme tous les films de cet « expérimentateur » par excellence. « Tout cru » n’est d’ailleurs pas le terme exact : c’est Terry Gilliam qui est aux fourneaux pour cuisiner La Jetée à la sauce hollywoodienne.

Bien entendu, L’Armée des douze singes ressemble autant à La Jetée qu’une purée de pommes de terre ressemble à un champ de patates.

Cuisiné et apprêté, le court métrage de Chris Marker est devenu un très bon film de science fiction qui réussit à faire d’un scénario intelligent un film « grand public ».

On y retrouve l’ambiance cher à Terry Gilliam, celle de Brazil faite de décors surdimensionnés, lieux autrefois luxueux et totalement en ruine. C’est cette ambiance qui marque le film et en fait son indéniable qualité. C’est aussi cette ambiance qui est l’atout majeur du scénario, encore plus labyrinthique que celui de Brazil, tellement « fou » que le héros ne sera pas loin de penser qu’il est réellement fou.

Bruce Willis, abandonnant son PM et ses maxillaires coincés fait preuve d’une (relative) mesure qui donne un poids réel à son interprétation. Madeleine Stowe est parfaite. Mais face à la sobriété de Willis, le cabotinage hystérique de Brad Pitt est parfaitement insupportable. Christopher Plummer aurait certainement été tout aussi exaspérant si son rôle avait été plus développé. A cette (double) réserve près, L’Armée des douze singes, sans être un impérissable chef d’œuvre est une production tout à fait digne de l’auteur de Brazil.

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