dimanche 27 mars 2022

Bébés

 

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Bébés (2010) de Thomas Balmes

 Mari vient au monde à Tokyo, Hattie à San Francisco, Bayarjagal en Mongolie et Poujao près d’Opuwo en Nambie.

 

Nous allons suivre ces quatre bébés pendant les épisodes de leur première année de vie. Le rapport aux parents, à l’environnement, aux animaux, à l’eau etc… sont différents, spécifiques, mais souvent communs à ces quatre enfants.

C’est bête comme choux, mais encore fallait-il en avoir l’idée : quatre bébés, quatre pays, quatre éducations, quatre civilisations. Et pas un mot de commentaire.

Naturellement, Bayayagal (de Bayandchandmani en Mongolie) et Poujao (d’Opuwo en Nambie) sont plus intéressants que Mari de Tokyo ou Hattie de San Francisco, tout au moins pour nous.

Ils semblent beaucoup plus autonomes, déjà, sans tout ce pathos et cet excès de précaution de l’occident vis-à-vis de ses bébés et de ses enfants pour finir par ne plus se préoccuper de leurs sorts quand ils sont adultes. Le bébé est une personne : au-delà de cette formule de Donald Winnicott qui servit de titre à une série documentaire sur les travaux de Françoise Dolto qui se vit, du coup, attribuer la paternité de la formule, c’est bien de cela qu’il s’agit, de leur découverte du monde qui les entoure, de leur mobilité (il faut les voir « courir » à quatre pattes), de leurs rapports avec leurs parents, avec les autres, même (et surtout !) lorsque ces « autres » sont des animaux.

Il y a tout ce qui sépare les quatre bébés : le rapport aux animaux (nombreux) pour le petit Mongol, le rapport à l’eau (rare) pour le Nambien (et sa mère qui lui nettoie le visage en le léchant), le rapport aux adultes (peut-être pas assez présents) pour la Japonaise, le rapport au monde pour l’Américaine.

Mais il y a aussi tout ce qui les unit : la curiosité, le jeu et toujours le respect, le vrai respect, celui des animaux (souvent mal traités) pour (et par) ces « petits ».

Il y a de l’attendrissement sans mièvrerie là-dedans, de la découverte sans affèterie et de l’apprentissage (le nôtre) sans commentaire. Et puis, il y a de l’humour, beaucoup d’humour et de l’amour aussi.

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