Beautiful Thing

 

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Beautiful Thing (1996) d’Hettie Mac Donald

Jamie vit dans une cite de la banlieue londonienne avec sa mère Sandra qui est serveuse dans un pub et rêve d’ouvrir son propre pub.

Juste à côté de chez lui, vit Ste avec son père et son frère qui le maltraitent. Sandra prend Ste sous sa protection, ce qui le rapproche de Jamie. Les deux garçons tombent amoureux l’un de l’autre.

Mais dans ces quartiers populaires, il faut compter avec l’entourage.

Une fois de plus, nous sommes dans les quartiers populaires de Londres où on parle cockney et où le chômage thatchérien fait encore pas mal de ravage. Mais cette veine-là nous a donné quelques chefs d’œuvres et on aurait tort de bouder son plaisir face à Life is Sweet, The Snapper ou The Full Monty.

La compassion hautaine de Ken Loach dans des pensums surestimés comme Raining Stones est déjà plus difficile à supporter.

A cette exception près, les autres films cités redonnent au terme « braves gens » toute sa noblesse, laissant de côté la signification moderne qui en fait un synonyme de « pauvres cons ».

Cette Beautiful Thing est un exemple parfait de cette affection respectueuse que les auteurs portent à leurs personnages. Bien qu’ils ne soient pas (encore) chômeurs, c’est aux personnages de The Full Monty qu’ils font le plus penser.

Ce qu’il y avait d’incongrus chez des prolos chômeurs se lançant dans le strip-tease trouve son équivalent ici dans le statut d’un couple de très jeunes homosexuels, d’une serveuse de pub rêvant de devenir patronne, d’une jeune paumée noire qui se prend pour Mama Cass et un post-hippie sur le retour qui refuse qu’on parle argot. Plus que les personnages, ce sont les rapports qu’ils entretiennent entre eux qui font toute la singularité de ce film si attachant.

La réalisation technique, très sobre, se fait lyrique dans la très jolie séquence finale (avec la chanson des Mama’s and the Papa’s, Dream a Little Dream of me), la direction d’acteurs est d’une justesse constante au service d’un scénario impeccable.

Beautiful Thing est vraiment une belle chose.