samedi 5 mars 2022

La Momie (1932)

 

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The Mummy (La Momie) de Karl Freund (1932)

Après des années de recherche, l’archéologue Sir Joseph Whemple découvre la tombe de la princesse Ank-South-Namoun. Dans cette tombe, il y a une momie qui n’est pas celle de la princesse.

C’est la momie d’Imhotep qui peut être réanimée par une formule écrite sur le parchemin qu’on a trouvé avec la momie.

L’un des collaborateurs du scientifique a le malheur de dire la formule.

Le sujet de La Momie est emprunté à une des Nouvelles Histoires Extraordinaires d’Edgar Alan Poe et le grand nouvelliste américain n’est pratiquement jamais cité dans les génériques des films.

Dans mon souvenir, Poe est mentionné dans une version télé (très mauvaise par ailleurs) dont la vedette était Tony Curtis.

Cette nouvelle, c’est Petite discussion avec une momie dans laquelle une momie de plusieurs milliers d’années nommée Allamistakeo raconte l’Egypte de son temps à Thèbes. La nouvelle date de 1845 : à cette époque où le romantisme se mélangeait volontiers à une nostalgie du Moyen-Age, il y avait aussi une grande fascination pour l’égyptologie… « et ses mystères », depuis que Champollion avait déchiffré les hiéroglyphes de la pierre de Rosette.

En 1922, est découverte la tombe de Toutankhamon, onzième pharaon de la XVIIIᵉ dynastie et fils d'Akhénaton. Avec cette découverte, les complotistes de tout poil font courir le bruit d’une malédiction qui frapperait les archéologues qui ont pénétré dans la tombe.

Si on y ajoute une autre malédiction, celle qui frappe un grand-prêtre, amant de la reine, condamné à être enterré vivant, nous avons la trame de la série des films.

Une série dans tous les sens du terme : car l’histoire fera à la fois l’objet de remakes, de suites et de « remakes-suites ».

Le film de Freud, lui, sera la pièce initiale de suites et de dérivés en tous genres produit par la Universal (6 au total) jusqu’en 1955.

En 1959, la Hammer britannique prend le relais avec La Malédiction des Pharaons (The Mummy) réalisé par Terence Fisher qui serait plutôt un remake des deux films de Freund, reprenant eux-mêmes la trame de ce premier film. Le film de Fisher sera l’aîné d’une famille de quatre films dont le dernier date de 1971.

Puis dans les années 90, retour à la case départ, c’est-à-dire aux Etats-Unis et à la Universal pour une série de blockbusters de luxe. Entretemps, la Universal est passé du statut de petite boîte (minor) à celui de major des majors, ce qu’était la M.G.M. dans les années 30. C’est la série des films inaugurée (avec le même sujet) par… La Momie de Stephen Sommers.

Il est assez difficile de comparer le grand spectacle bourré d’effets numériques de 1990 avec la série B des années 30, sans effets spéciaux ou avec des effets très empiriques !

Le film est un peu long et surtout, un peu poussif, mais tout de même bien meilleur que le remake soporifique de Terence Fisher. Même les interprétations de Boris Karloff, Zita Johan et David Marmers sont plus « modernes » que le jeu figé et franchement pas bon de Christopher Lee, Yvonne Furneaux et Peter Cushing.

Et il reste à cette Momie l’ineffable charme des séries B des années 30.

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