mercredi 2 mars 2022

Je suis un évadé

 

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I Am a Fugitive from a Chain Gang (Je suis un évadé) de Mervin LeRoy (1932)


James Allen revient d’Europe en 1918. Son ancien patron lui a gardé sa place, mais Allen a pris goût au génie dans l’armée et il veut devenir ingénieur. Il quitte sa ville natale et trouve différents petits boulots dans différentes villes.

Sans ressource, c’est dans un asile de nuit qu’il est entraîné, contre son gré, dans le vol de quelques dollars. Il est condamné à 10 ans de bagne.

Après quelques mois, il réussit à s’évader et à gagner Chicago. Là, il se fait engager comme ouvrier et les études qu’il a repris lui permettent de gravir rapidement les échelons, mais sa logeuse Marie apprend qui il est et se fait épouser en échange de son silence.

Il fait la connaissance d’Helen et voudrait l’épouser. Marie le dénonce.

Jack L. Warner, qui régna sans partage pendant plus d’un demi-siècle sur les destinées de la glorieuse compagnie qui portait son nom, était, paraît-il une ordure et un esclavagiste et ses stars avaient la réputation d’être les plus maltraitées d’Hollywood.

C’est possible et même certain puisque tout le monde le dit. Mais il n’est pas moins vrai que la veine des films sociaux de la Warner (qui lui valurent d’être taxé de communisme pendant le maccarthysme) ont fait plus pour le prestige du cinéma que toutes les productions modernes qui camouflent sous les millions de dollars en effets spéciaux un vide… sidéral.

Et l’un des plus réussis est ce fabuleux I Am a Fugitive from a Chain Gang qui dénoncent les camps de concentration qu’étaient les bagnes de certains états, du sud en général, ici la Géorgie non citée dans le film pour cause de pression dudit état.

Car la patrie de Scarlett O’Hara n’est pas épargné dans ce brûlot impitoyable dans lequel l’hypocrisie des magistrats du « pays de la liberté » est dénoncée avec une force qu’on trouve rarement dans le cinéma d’aujourd’hui même.

L’interprétation, hautement dominée par un Paul Muni électrisé est au-dessus de tout éloge. Et le scénario est un modèle de perfection et d’équilibre, servi par une mise en scène que sa sobriété même rend encore plus implacable. Un chef d’œuvre !

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