lundi 28 mars 2022

Cas de conscience

 

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Bedoune Tarikh Emza (Cas de conscience) de Kahid Jaliland (2017)

Le docteur Nariman va rejoindre son travail un soir : il est médecin légiste.

Sur la route, il est heurté par un chauffard, doit faire un écart et renverse un scooter sur lequel il y a une famille, le père, la mère, leur toute petite fille et leur fils de 8 ans.

Le lendemain, Nariman apprend que l’enfant qu’il avait rapidement ausculté et qui, apparemment, n’avait rien, est mort.

Nariman a peur de ce que l’autopsie pourra révéler. C’est sa femme Leïla qui va pratiquer cette autopsie.

En fait, l’enfant souffrait de botulisme et c’est cela qui l’aurait tuer.

Mais Nariman vent aller plus loin, car il n’est pas sûr que l’accident du scooter ne soit pas pour quelque chose dans la mort de l’enfant.

Le premier film auquel on pense, c’est, bien sûr, Une séparation d’Ashgar Farhadi dans lequel un homme riche est accusé d’avoir provoqué la fausse couche de son employée de maison après une chute dans l’escalier qu’il avait volontairement provoquée.

Alors, qui a tué le petit garçon, ici ? Le botulisme ou l’accident de scooter ?

Contrairement au film de Farahdi, la vie sociale iranienne (donc la politique) est presque totalement absente du film. D’ailleurs, à aucun moment, Nariman n’est mis en cause.

Et c’est lui-même qui s’acharne à prouver sa propre culpabilité, ce qui entrainerait, de fait, un alourdissement de la peine de prison que risque le père du garçonnet après avoir tué celui qui lui avait vendu la viande avariée, viande qui, de ce fait, ne serait plus la cause directe du décès de l’enfant.

Comme dans tout bon scénario, l’engrenage est implacable et il va broyer, au moins moralement, les personnages.

Dans les pays où la loi islamique EST la loi (et l’Iran fut le premier à instaurer la charia), on parle souvent de la condition des femmes.

Mais ici, les deux victimes sont des hommes et tous deux sont face à des femmes volontaires et fortes, contrairement à leurs conjoints.

C’est Leïla qui pratique l’autopsie de l’enfant et c’est elle qui diagnostique le botulisme, sans même savoir que son conjoint ou ami (la nature de leur relation reste assez floue) est peut-être responsable du décès.

Et la mère de l’enfant méprise très ouvertement les petites magouilles de son mari, un pauvre homme né du mauvais côté de la barrière, dont on suppose qu’il a raté pas mal de choses dans sa vie et qui est, peut-être, responsable de la mort de son fils.

Car si la culpabilité du médecin est possible, celle du père est, dans un cas comme dans l’autre certaine.

S’il y a un domaine dans lequel le cinéma iranien ne craint personne, c’est le casting : ici, c’est un sans faute que ce soit chez les personnages principaux (Navid Mohammadzadeh Moosa, le père – , Amir Aghaei – Nariman -, Zakieh Behbahani – Leïla –, Hediyeh Tehrani – Sayeh, la mère – ou chez les autres.

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